Le pétrole finit en hausse dans un marché très fluctuant
A New York, le prix du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars, dont c'était le dernier jour de cotation, a avancé de 75 cents à 53,53 dollars.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour avril, désormais le plus actif, a fini à 62,53 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,13 dollar par rapport à sa clôture de lundi.
En baisse à l'ouverture, les cours du brut new-yorkais ont accentué leur déclin en séance, jusqu'à 50,81 dollars le baril, avant de se redresser dans la dernière heure d'échanges.
C'est un mouvement assez impressionnant, a reconnu Bob Yawger, de Mizuho Securities. Il faut garder à l'esprit que le contrat pour mars expirait aujourd'hui, alors qu'il y a déjà beaucoup de positions à court terme sur le marché, ce qui encourage la volatilité.
Je n'ai pas l'impression que cette hausse ait des raisons de fond, a-t-il tempéré. Surtout que l'on se prépare aux chiffres sur les réserves de pétrole aux Etats-Unis, qui devraient une nouvelle fois encourager une baisse des cours.Habituellement publiés le mercredi, ces chiffres sont repoussés à jeudi, en raison d'un jour férié lundi. La semaine dernière, ils ont témoigné d'un niveau sans précédent depuis 1982, date des premières publications hebdomadaires du département de l'Énergie, et depuis novembre 1930 sur la base des données mensuelles qui précédaient.
- Baisse des exportations d'Irak -
Le marché hésite entre la hausse des réserves de brut et de produits à base de pétrole aux Etats-Unis (...) et les problèmes d'approvisionnement dus aux violences en Libye (...) avec la fermeture de gisements pétroliers et des attaques contre des infrastructures, a résumé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Une attaque a été conduite contre un site pétrolier du centre du pays en fin de semaine dernière. Cela alimente les inquiétudes sur l'offre mondiale de pétrole, de même qu'une forte baisse des exportations irakiennes en raison du mauvais temps.
Les exportations de la région de Bassora (Sud) sont à leur plus bas niveau en trois ans, a souligné Bob Yawger. Toutefois on le savait depuis le début de la matinée, donc ce n'est pas cela qui a soutenu le marché en fin de séance, a-t-il ajouté.
Le marché pétrolier peine à trouver une direction depuis fin janvier, date à laquelle il a interrompu une chute qui avait vu les cours perdre jusqu'à 60% de leur valeur depuis juin.
Ce mouvement avait été accentué en novembre par la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de maintenir son plafond de production à 30 millions de barils par jour.
Mardi, le géant pétrolier britannique BP a estimé que le pétrole de schiste américain allait continuer de gêner l'Opep, mais que la production du cartel devrait augmenter ces prochaines années, atteignant même des niveaux historiques en 2030, à mesure que l'offre des Etats-Unis commencera à ralentir.
Signe que les grands producteurs restent sous pression, le parlement iranien a abaissé de près d'un quart la part des revenus pétroliers dans son budget pour la prochaine année fiscale (mars 2015-mars 2016).
Les exportations de brut iranien, qui souffrent aussi de l'embargo pétrolier instauré en 2012 par les Etats-Unis et l'Union européenne pour tenter de stopper les ambitions nucléaires de Téhéran, ont chuté de plus de 2,2 millions de barils par jour (mbj) en 2011 à environ 1,3 mbj actuellement.
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