USA: l'oléoduc Keystone XL sur le point d'être approuvé par le Sénat
Les sénateurs ont voté jeudi par 62 voix contre 35, lors d'un crucial vote de procédure, en faveur d'une proposition de loi qui autoriserait immédiatement le projet transfrontalier, contesté par les écologistes et suspendu depuis plus de six ans à une autorisation de l'administration de Barack Obama.
L'adoption finale du texte, à la majorité simple, devait suivre dans l'après-midi, après quoi la Chambre, également dominée par les républicains devra à nouveau voter, à une date non encore fixée.
Mais l'oléoduc ne sera pas autorisé immédiatement, car Barack Obama a prévenu qu'il opposerait son veto à la loi. Il n'entend pas se faire priver par le Congrès de son pouvoir de décider, seul, de l'utilité du projet, conformément à la procédure administrative en cours.
Les républicains soulignent que le transport de pétrole par oléoduc est plus sûr que par chemin de fer, et que Keystone XL permettra de renforcer la sécurité énergétique américaine, tout en créant des dizaines de milliers d'emplois pendant les deux ans de chantier.
La construction Keystone injecterait des milliards dans notre économie, a déclaré Mitch McConnell, chef de la majorité républicaine du Sénat, qui a fait de cette loi le symbole du nouveau Congrès républicain, focalisé sur l'emploi.Mais les écologistes et une majorité de démocrates sont hostiles à l'oléoduc en raison des risques de fuite.
L'opérateur TransCanada a déposé, en 2008 puis en 2012, sa demande pour transporter du pétrole brut extrait des sables bitumineux de l'Alberta, dans l'ouest du Canada, jusqu'au Nebraska (centre des Etats-Unis), d'où il pourra rejoindre les raffineries du golfe du Mexique via un réseau d'oléoducs déjà existants.
Outre les risques de fuite, les écologistes dénoncent l'exploitation des sables bitumineux, qui défigure les paysages et émet plus de gaz à effet de serre.
Mais le département d'Etat, dans un rapport d'impact environnemental publié en janvier 2014, a conclu que la construction de Keystone XL n'aurait pas d'impact significatif sur le taux d'exploitation des sables bitumineux canadiens, qui disposent d'autres débouchés commerciaux que les Etats-Unis.
Aucune date n'a été fixée pour la décision de Barack Obama sur la délivrance ou non du permis de construire.