Le pétrole continue de grimper mais reste faible
Vers 17H15 GMT (18H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 60,51 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,24 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en janvier, dont c'est le dernier jour de cotation, gagnait 1,99 dollar à 56,10 dollars.
Les prix du pétrole ont continué de trouver du soutien, cependant au vu de la baisse soutenue depuis leurs plus hauts niveaux de la mi-juin, il reste à voir si ce sursaut n'est pas juste un rebond technique à l'approche des fêtes, alors que les opérateurs de marchés ferment leurs positions, notait Chris Beauchamp analyste chez IG.
D'après Michael Wittner, analyste chez Société Générale, les cours du pétrole ne sont pas à l'abri de mouvements brusques pendant la période des fêtes.
La volatilité (du marché) a tendance à s'accroître lorsqu'il y a moins de monde car les volumes d'échanges sont moindres, notait-il. Les marchés sont alors à la merci d'une poignée d'opérateurs de marchés avec des positions vendeuses ou acheteuses, soulignait M. Wittner.Pour le moment, les prix du pétrole semblent s'être stabilisés au niveau auquel beaucoup de ministres de Pétrole de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) faisaient référence lors de la dernière réunion du cartel, commentait Jasper Lawler de CMC Markets.
L'analyste soulignait également que des producteurs américains et canadiens commençaient à réduire leur dépenses d'investissements.
Nous avons noté que les coupes budgétaires aux États-Unis devraient avoir un impact sur la production de pétrole à partir du deuxième semestre 2015. Nous estimons que la croissance de la production américaine va ralentir à partir de la deuxième moitié de l'année, ajoutaient les analystes de Morgan Stanley.
Le ralentissement de la croissance de l'offre de pétrole américain va intervenir relativement rapidement mais celle-ci va rester importante, confirmait M. Wittner. La banque Société Générale estime que la production américaine ne va commencer à décliner qu'à partir de la deuxième moitié de l'année 2016.
L'Opep, qui se prépare pour une longue période de prix bas, a opté pour une stratégie de long terme en réponse au problème structurel de l'offre de pétrole de schiste des États-Unis, notait M. Wittner.
Depuis la mi-juin le baril de brut a perdu près de 50%, et cette tendance a été renforcée en novembre par la décision de l'Opep de ne pas intervenir sur les prix du pétrole en conservant son objectif de production inchangé à 30 millions de barils par jour (mbj).
Mais les monarchies pétrolières du Golfe s'apprêtent elles aussi à connaître des temps difficiles à cause de la baisse des cours. Les six pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG - Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Qatar et Oman), qui pompent 17,5 mbj, devraient perdre la moitié de leurs pétrodollars, soit quelque 350 milliards de dollars par an, aux prix actuels.