Le pétrole dégringole toujours plombé par une demande en berne
Vers 12H00 GMT (13H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 58,50 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,56 dollars par rapport à la clôture de lundi, son plus bas niveau depuis le 26 mai 2009.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 2,11 dollars à 53,80 dollars, son plus bas niveau depuis le 6 mai 2009.
Les cours du pétrole ont chuté à leur plus bas niveau en plus de cinq ans, plombés par la contraction de la production manufacturière chinoise. L'indice PMI calculé par HSBC --encore provisoire, le mois de décembre n'étant pas achevé-- s'établit à 49,5, contre 50,0 en novembre. Il faut remonter à mai pour trouver un niveau plus mauvais, à 49,4.
Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière, tandis qu'un indice inférieur à ce seuil signale une contraction. L'activité de la deuxième économie mondiale est confrontée à une détérioration, a souligné la banque en commentant ce chiffre morose.
La Chine est le plus gros consommateur d'énergie au monde et le deuxième plus gros consommateur de pétrole derrière les États-Unis. L'agence américaine d'information sur l'énergie estime même que la Chine pourrait devenir sur 2014 le premier importateur mondial de pétrole, devant les États-Unis.Les États-Unis ont réduit leurs importations de pétrole brut depuis l'émergence du pétrole de schiste et la forte hausse de leur production. Même si les États-Unis n'exportent pas leur brut, la production américaine s'ajoute à l'excédent d'offre qui plombe aujourd'hui les cours en forçant leurs anciens fournisseurs de brut à trouver d'autres débouchés.
C'est d'ailleurs l'une des principale raison derrière la décision de l'Opep de ne pas baisser son plafond de production lors de leur dernière réunion en novembre, car le cartel cherche à protéger ses parts de marché, d'après des analystes.
Le ministre du pétrole des Émirats arabes unis, Suhail al Mazouri martèle d'ailleurs que les pays du Conseil de coopération du Golfe - qui comprend l'Arabie saoudite, Bahreïn, Oman, le Qatar, les Émirats arabes unis et le Koweït - n'interviendront pas sur les prix du pétrole (en baissant leur objectif de production) avant que les producteurs américains de pétrole de schiste ne réduisent leur offre, selon Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.Début décembre, l'Arabie saoudite a baissé drastiquement les prix officiels de son brut exporté vers l'Asie et les États-Unis. Cette décision de Ryad, chef de file de l'Opep, a été largement interprétée comme la confirmation d'une guerre des prix visant notamment à contrer le développement du pétrole de schiste américain, plus cher à extraire.
Le prix journalier du panier de brut de référence de l'Opep (comprenant les brut des membres du cartel) est passé juste en dessous des 58,65 dollars vendredi, contre 60,50 dollars le jour précédent, d'après des données du cartel diffusées lundi.
Le prix moyen du panier de référence de l'Opep en décembre a baissé de 11,56 dollars, à 64,01 dollars le baril contre 75,57 dollars le baril en novembre, selon le cartel.