Le pétrole se replie, l'Ukraine capte l'attention du marché
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 108,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 32 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 86 cents, à 103,19 dollars.
Le Brent est retombé sous les 109 dollars le baril (mardi) matin après avoir atteint un plus haut en six semaines la veille, soulignait Nadina Ball, analyste du cabinet spécialisé dans l'énergie Inenco.
La référence européenne du brut est en effet montée lundi jusqu'à 109,12 dollars, son plus haut niveau depuis début mars, en raison de la recrudescence des tensions entre l'Ukraine et la Russie. Le WTI avait également atteint lundi son niveau le plus élevé depuis début mars, à 104,55 dollars.
Confrontée depuis samedi à des assauts visiblement coordonnés par des activistes pro-russes, mais aussi des groupes d'hommes armés aux uniformes sans identification, l'Ukraine apparaît plus que jamais menacée d'éclatement entre l'est russophone et le centre et l'ouest tournés vers l'Europe.Un premier bataillon de la Garde nationale d'Ukraine a été envoyé au front dans l'est du pays, a annoncé mardi le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense, Andriï Paroubiï.
Les États-Unis et l'Union européenne (UE) envisagent d'autres sanctions contre Moscou, qu'ils estiment en partie responsable de ces soulèvements, mais cela dépendra du résultat de la réunion entre l'UE, les États-Unis, la Russie et l'Ukraine à Genève ce jeudi, signalait Mme Ball.
A part l'Ukraine, le marché gardait un oeil sur la situation en Libye, où les autorités sont parvenues à un accord avec les rebelles il y a dix jours pour débloquer progressivement les terminaux pétroliers de l'Est du pays.
Une première livraison en partance d'Hariga est attendue dans les prochains jours mais une amélioration significative de l'offre libyenne de pétrole nécessite des approvisionnements en provenance à la fois de l'est et de l'ouest du pays, ce qui n'est pas le cas actuellement, indiquait Olivier Jakob, analyste de Petromatrix.
La production et l'exportation de brut libyen sont très perturbées depuis l'été dernier, à cause de divers mouvements de protestation, notamment de la part de rebelles qui réclament l'autonomie de la région orientale de Libye.