Le brut ouvre en baisse à New York, miné par des données décevantes
Vers 13H20 GMT/15h20 HEC, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai cédait 57 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) et s'échangeait à 103,48 dollars.
Le marché des produits pétroliers est, selon Matt Smith de Schneider Electric, fragilisé par les indicateurs publiés dans plusieurs pays.
En premier lieu figure la Chine, deuxième consommateur mondial d'or noir, où le volume des prêts accordés par les banques a rebondi en mars par rapport à février, mais s'est replié de 1% par rapport à mars 2013 et s'établit légèrement en deçà des prévisions.
Aux Etats-Unis, c'est l'activité manufacturière de la région de New York qui enregistre un ralentissement surprise en avril, selon l'indice Empire State de l'antenne de New York de la Réserve fédérale américaine (Fed).
En Allemagne, moteur de la croissance de la zone euro, les attentes des milieux d'affaires allemands concernant la conjoncture pour les six mois à venir, mesurées par le baromètre mensuel ZEW, se sont une nouvelle fois dégradées en avril.
Les investisseurs accueillent par ailleurs des "informations optimistes sur le retour de chargement de cargos en Libye", relevait Matt Smith.
Les autorités sont parvenues à un accord avec les rebelles il y a dix jours pour débloquer progressivement les terminaux pétroliers de l'Est du pays et "une première livraison en partance d'Hariga est attendue dans les prochains jours", indiquait Olivier Jakob, analyste de Petromatrix.
Toutefois, nuançait l'analyste, "une amélioration significative de l'offre libyenne de pétrole nécessite des approvisionnements en provenance à la fois de l'est et de l'ouest du pays, ce qui n'est pas le cas actuellement".
Le marché gardait également un oeil très attentif à l'évolution de la situation en Ukraine.
Kiev a dénoncé mardi les "projets brutaux" de son voisin russe pour la déstabiliser et envoyé un premier bataillon de la Garde nationale à l'est où se poursuivait l'insurrection de séparatistes pro-russes.
Sur le front diplomatique, les présidents américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine ont campé sur des positions opposées lors d'un échange téléphonique tendu. Ukraine, Russie, Etats-Unis et Union européenne doivent désormais se retrouver jeudi à Genève pour tenter de trouver une résolution à la crise.
Les investisseurs craignent qu'en cas d'escalade, les tensions ne conduisent à des sanctions contre la Russie pouvant déstabiliser le marché européen de l'énergie.
Pour Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion, les cours du WTI pâtissaient également mardi du rebond du marché des actions à Wall Street, qui attirait l'argent des investisseurs au détriment du marché pétrolier.