Le brut continue de grimper, s'approche des 120 dollars à Londres
Vers 10h30 GMT (12h30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 119,27 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 57 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Il est grimpé vers 08h30 à 119,75 dollars, non loin du sommet de plus de deux ans qu'il avait enregistré le 24 février, à 119,79 dollars.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 39 cents à 108,33 dollars, après être monté à 108,78 dollars dans les échanges asiatiques, un nouveau sommet depuis le 24 septembre 2008.
Les cours du baril étaient toujours portés par l'impact des chiffres encourageants sur le marché du travail américain publiés vendredi, qui ont fait état de la création de 216'000 emplois en mars aux Etats-Unis, tandis que le taux de chômage tombait à son plus bas niveau depuis mars 2009 (8,8%).
"La reprise économique aux Etats-Unis se conforte, la production industrielle mondiale devrait croître sensiblement, le Japon consommera davantage de pétrole pour sa reconstruction (après le séisme qui l'a frappé le 11 mars)", autant de facteurs favorables aux prix, détaillait Bjarne Schieldrop, analyste de la banque SEB.
Par ailleurs, les tensions persistantes dans le monde arabe continuaient de soutenir le marché.
En Libye, d'intenses combats ont fait rage dimanche aux portes du site pétrolier de Brega (est du pays) entre les rebelles et les forces loyales à Mouammar Kadhafi, affaibli par une nouvelle défection dans son entourage, celle de son conseiller Ali Tikri, doyen des diplomates.
"La situation en Libye est toujours dans l'impasse, et persiste en conséquence une chute de la production du brut de haute qualité" du pays, léger en soufre, notait M. Schieldrop.
Selon lui, cela renforce la pression sur les raffineries, obligées de s'approvisionner auprès d'autres pays produisant des bruts de qualité similaire (Algérie, Nigeria) alors qu'approche la saison estivale des grands déplacements en voiture.
"A court terme, les prix devraient rester soutenus par les risques sur les approvisionnements. Aussi longtemps que les combats feront rage dans les villes pétrolières de Ras Lanouf et de Brega, un redémarrage des livraisons libyennes de brut est inimaginable", confirmaient les experts de Commerzbank.
Cependant, la flambée des prix du baril pourrait obérer la croissance de la demande pétrolière mondiale, tempéraient-ils, anticipant "une chute des prix plus tard dans l'année, une fois que les inquiétudes sur les approvisionnements (de brut) se seront atténués".
Le marché du brut profitait par ailleurs d'un affaiblissement de la monnaie américaine, qui rendait plus attractifs les achats de pétrole libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
cha
(AWP/04 avril 2011 13h00)