Le brut se replie un peu après sa flambée des derniers jours
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 105,34 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 42 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 14 cents, à 101,10 dollars. Les marchés américains n'ont pas ouvert ce jeudi en raison d'un jour férié pour la fête nationale aux États-Unis.
"Le risque de protestations prolongées en Egypte a légèrement diminué après la mise à l'écart de Mohamed Morsi de la présidence égyptienne mercredi", ce qui a eu pour conséquence "un léger repli des prix du brut après d'importants gains ces derniers jours", expliquait Fawad Razaqzada, chez GFT Markets.
Le président égyptien Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans et élu en juin 2012 lors de la première présidentielle libre de l'histoire du pays, a été renversé par l'armée mercredi.
Au lendemain de ce coup d'État militaire, les principaux dirigeants des Frères musulmans ont été arrêtés et Mohamed Morsi a été remplacé pour une période intérimaire par le président de la Haute cour constitutionnelle.
"Il est trop tôt pour dire si la situation s'est calmée mais l'utilisation du canal de Suez, qui est à la fois dans l'intérêt des pays du Golfe et des nations consommatrices de pétrole, semble être garantie", soulignait Tamas Varga, du courtier PVM.
Le canal de Suez et un certain nombre d'oléoducs font de l'Égypte un important pays de transit pour le pétrole d'Afrique du Nord et de la région du Golfe, ce qui explique que la crise politique ait occasionné une flambée des prix du brut ces derniers jours.
Autre élément de pression sur les cours du pétrole selon M. Razaqzada: "l'appréciation du dollar face à la livre et à l'euro après une position prudente de la BoE (Banque d'Angleterre, qui a décidé jeudi de laisser inchangée sa politique monétaire) et l'indication par le président de la BCE (Banque centrale européenne) Mario Draghi que les taux d'intérêts resteront à leur niveau actuel ou plus bas pour une longue période."
Un dollar fort rend moins attractif l'achat d'actifs libellés dans la monnaie américaine, comme c'est le cas du pétrole, pour les investisseurs munis d'une autre devise.
"Tous les yeux se tournent maintenant vers le rapport sur l'emploi et le chômage aux États-Unis attendu vendredi, qui pourrait donner une indication sur quand la Fed (Réserve fédérale américaine) commencera à réduire ses rachats d'actifs", terminait M. Razaqzada.
La Fed a conditionné l'application de son calendrier de retrait de ses énormes injections de liquidités (ralentissement dès la fin de l'année pour un arrêt mi-2014) à la poursuite de l'amélioration de la conjoncture américaine.
Et l'évolution du marché du travail est un élément clé pour évaluer la santé de la première économie mondiale.
fah
(AWP / 04.07.2013 18h30)