Le brut monte, dans un marché rassuré par l'accord sur Chypre
Vers 11H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 108,35 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 69 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 45 cents à 94,16 USD.
"Les prix du brut profitaient de l'accord trouvé de dernière minute trouvé dans la nuit" entre Chypre, l'Union européenne (UE), la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI), soulignaient les analystes de Commerzbank.
"Le fait que Chypre ne connaîtra pas une faillite incontrôlée qui l'aurait contrainte à quitter la zone euro provoque un soulagement qui incite les investisseurs à renforcer leurs positions à l'achat sur le pétrole", l'appétit pour les actifs jugés risqués revenant avec le regain de confiance des marchés, ajoutaient-ils.
L'Eurogroupe a avalisé dans la nuit de dimanche à lundi l'accord de principe trouvé un peu plus tôt par le président chypriote avec les dirigeants de l'UE et du FMI qui garantit à l'île un apport de 10 mrd EUR moyennant de douloureux sacrifices pour les Chypriotes et la disparition de la deuxième banque du pays Laïki.
Les opérateurs redoutaient que la crise chypriote se propage à d'autres pays périphériques de la zone euro, comme l'Italie ou l'Espagne, affectant l'économie de la région et minant la demande européenne de brut, des inquiétudes qui avaient précipiter le cours du Brent à 106,90 USD vendredi, au plus bas trois mois et demi.
"La réaction des marchés à l'accord a l'air plutôt positive, même si les investisseurs s'interrogent sur les détails et les conséquences", observait dans une note Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Ainsi, le fléchissement du dollar face à un euro revigoré, contribuait à rendre plus attractifs les achats de pétrole, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises. "Cependant, on ne sait pas encore pour le moment comment la Russie va réagir", alors que les gros déposants dans les banques chypriotes, majoritairement russes, sont les premiers à subir les effets du plan "et on ignore quel sera l'impact à long terme pour les gros investisseurs ayant encore des fonds dans des pays périphériques de la zone euro", et qui pourraient être désormais tentés de les retirer, a averti M. Varga.
Sur le fond de l'offre, les opérateurs digéraient par ailleurs des déclarations du ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, qui a estimé lundi devant des journalistes qu'un baril de brut à 100 USD était "raisonnable", réitérant ainsi le niveau de prix cible du premier pays exportateur de pétrole du monde.
Son homologue koweïtien, Hani Hussein, dont le pays est également membre de l'Opep, a jugé "équitable" "le cours actuel du pétrole, jugeant que "le marché est équilibré", c'est-à-dire suffisamment approvisionné, et que "les prix reflètent désormais la situation sur le marché en général".
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(AWP / 25.03.2013 13h05)