Reprise dans un marché aidé par les stocks américains
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 116,82 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 30 cents par rapport à la clôture de mardi. Il était monté mardi à 117,23 dollars, un sommet depuis la mi-septembre.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 28 cents à 96,92 dollars.
Les cours du baril avaient vigoureusement rebondi mardi, effaçant les pertes enregistrées la veille sous le poids de prises de bénéfices, mais "le marché s'est à nouveau essoufflé" mercredi, "les investisseurs s'attendant à ce que soit annoncée une nouvelle hausse des stocks de brut aux Etats-Unis", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
De plus, le repli des places boursières en Europe et aux Etats-Unis, tout comme un léger renforcement du dollar (qui rend moins attractifs les achats d'or noir libellés dans la monnaie américaine pour les détenteurs d'autres devises), ont contribué à peser les cours du baril, observait pour sa part Michael Hewson, analyste du courtier CMC.
"Les incertitudes politiques dans la zone euro", où le gouvernement espagnol est notamment touché par un vaste scandale de corruption, alimentaient également la prudence des opérateurs envers les actifs jugés risqués, comme l'euro ou les matières premières, ajoutait-il.
Les prix du brut ont cependant inversé la tendance après la publication des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) sur les stocks pétroliers aux Etats-Unis.
Si les réserves de brut, qui avaient déjà progressé de près de 9 millions de barils au cours des deux semaines précédentes, ont gonflé de 2,6 millions de barils lors de la semaine achevée le 1er février, cette augmentation est un peu moindre que celle attendue par les analystes, de 2,9 millions de barils.
Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés durant la période hivernale, ont de leur côté diminué de 1 million de barils, un repli presque deux fois plus prononcé que celui escompté par les analystes. Les réserves d'essence, en revanche, ont augmenté presque deux fois plus qu'attendu, de 1,7 million de barils.
La situation des stocks américains étaient très surveillée par les investisseurs, en raison de la pression qu'ils ont exercé sur les prix ces dernières semaines.
Ces derniers temps, "les réserves de brut (du pays) sont à leur plus haut niveau depuis 31 ans. Le cours du WTI en pâtit en conséquence", notaient ainsi les analystes de Commerzbank.
Les courtiers s'inquiètent particulièrement des problèmes d'engorgement à Cushing, le principal terminal pétrolier des Etats-Unis (dans l'Oklahoma, sud), où les stocks de brut ne cessent de gonfler ces derniers mois faute de moyens d'acheminement suffisants vers les complexes de raffineries de la côte du Golfe du Mexique.
L'abondance des stocks de Cushing (où est stocké le brut texan qui sert de référence aux cours du marché new-yorkais) pèse sévèrement depuis plusieurs mois sur le prix du WTI, et selon les experts de Commerzbank, l'engorgement du terminal pourrait être exacerbé cette année par l'essor de la production d'huile de schiste.
Ces stocks ont tout de même enregistré un léger repli la semaine dernière, de quoi tempérer un peu les inquiétudes des investisseurs.
ds
(AWP / 06.02.2013 18h50)