Le brut hésite, dans un marché volatil suspendu au Moyen-Orient
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 112,49 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 35 cents par rapport à la clôture de vendredi.
En revanche, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril lâchait 19 cents, à 97,69 dollars.
"Les soulèvements en Afrique du Nord et dans le Moyen-Orient continuent de dominer le marché: après la poursuite des violences ce week-end en Libye et l'extension de la contestation dans la région, les prix (du pétrole) restent soutenus, commentait David Hart, de Westhouse Securities.
Les principaux champs de pétrole de la Libye sont désormais entre les mains de l'insurrection, le colonel Mouammar Kadhafi et ses forces ne contrôlant plus que Tripoli et sa région, a indiqué lundi le commissaire européen à l'Energie Gunther Oettinger.
Mais cela ne signifie pas pour autant un prochain retour à la normale: "même si Kadhafi est renversé, la Libye devrait voir sa production de brut continuer de dégringoler dans les prochaines semaines, alors que de nombreux travailleurs ont été évacués par les compagnies pétrolières", tempérait ainsi Jochen Hitzfield, de UniCredit.
En revanche, les assurances répétées de l'Arabie saoudite, premier producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui a répété lundi être prête à compenser les carences de l'offre sur le marché, a apporté un peu de répit aux opérateurs.
"Le marché a été un peu calmé par l'engagement de l'Arabie saoudite à accroître sa production. C'est le seul pays au sein de l'Opep qui possède des capacités excédentaires assez importantes pour être mises en place et combler la perte" de la production libyenne, observait Bjarne Schieldrop, de la banque suédoise SEB.
La nervosité restait cependant vive sur le marché, alors que les investisseurs redoutent une extension des mouvements de contestation à travers le monde arabe. "Le plus gros risque est une contagion à d'autres gros pays producteurs, auquel cas l'Opep ne sera plus en mesure de compenser l'impact" sur l'offre, insistait M. Hitzfield.
Signe des tensions croissantes dans la péninsule arabique, deux manifestants ont été tués dimanche par des tirs de la police dans le sultanat d'Oman, tandis que les manifestations se poursuivaient au Yémen et à Bahreïn.
Oman, qui ne fait pas partie de l'Opep, a une production de brut de 890.000 barils pour jour, selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE).
Ce sultanat, par sa situation géographique, "joue un rôle important comme étalon pour les livraisons de pétrole vers l'Asie. De plus, les manifestations arrivent ainsi à la porte de l'Arabie saoudite", selon les analystes de Commerzbank.
fah
(AWP/28 février 2011 18h33)