Le brut se replie, dans un marché toujours inquiet pour la zone euro
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 89,91 dollars, en baisse de 1,07 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, abandonnait 60 cents à 79,16 dollars.
Les cours du baril ne parvenaient pas à se ressaisir lundi, encore sous le coup de la forte baisse enregistrée la semaine précédente, qui les avaient vu s'effondrer jeudi à des niveaux plus vus depuis huit mois à New York et depuis un an et demi à Londres avant de regagner un peu de terrain vendredi.
"Les inquiétudes macro-économiques continuent de peser sur les marchés financiers, et il est peu probable de voir des flux d'investissements accrus venir alimenter le marché du pétrole au moins jusqu'au sommet de crise de l'Union européenne (UE) en fin de semaine", observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Les chefs d'Etat de l'UE se retrouvent jeudi et vendredi pour discuter de projets structurels destiner à relancer l'économie et de l'élaboration d'une union bancaire. Alors que les inquiétudes sur l'avenir de la zone euro restent vives, la situation de l'Espagne mobilise surtout l'attention des opérateurs.
Le pays, dont les finances sont minées par les difficultés de son secteur bancaire, a publié lundi sa lettre officielle de demande d'aide à la zone euro, sans toutefois fournir les détails du plan qui devrait être prêt pour le 9 juillet, date de la prochaine réunion de l'Eurogroupe.
De plus, après une série d'indicateurs moroses publiés la semaine dernière aux Etats-Unis et en Chine, les deux principaux pays consommateurs de brut, "il y a peu de raisons sur le plan des fondamentaux (de l'offre et de la demande, ndlr) de voir les cours du baril remonter (à Londres) vers le seuil de 100 dollars", estimait M. Kryuchenkov.
Le marché surveillait cependant des perturbations de la production de la brut, en mer du Nord -- où 700 employés du secteur pétrolier norvégien se sont mis en grève dimanche après une rupture des négociations sur les retraites --, et dans le golfe du Mexique, à l'approche de la tempête tropicale Debby.
"Les grèves d'employés débutées dimanche affectent deux champs pétroliers dans les eaux norvégiennes, qui représentent au total une production 150'000 barils par jour, soit 9% de l'offre totale" du pays, soulignaient les experts de Commerzbank.
Dans le Golfe du Mexique, le personnel de 61 plateformes a été évacué alors que la tempête tropicale Debby, formée au sud-est des Etats-Unis, se rapprochait vers la côte Nord de la Floride. Selon les autorités américaine, "environ 22,7%" de la production du golfe du Mexique a ainsi été stoppée.
Le golfe du Mexique représente près du quart de la production américaine d'or noir.
Cependant, ces perturbations ne devraient "pas être suffisantes" pour entraîner un rebond durable des prix, alors que "l'excédent de production sur le marché mondial reste considérable", avertissaient les analystes de Commerzbank.
rp
(AWP / 25.06.2012 12h30)