Le brut à un nouveau plus bas en huit mois à New York
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole se sont repliés à un nouveau plus bas en huit mois mercredi à New York, plombés par des indicateurs économiques décevants aux Etats-Unis, malgré un recul des réserves de brut dans le pays cette semaine.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet a cédé 70 cents par rapport à mardi, à 82,62 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), atteignant leur niveau le plus bas depuis le début du mois d'octobre.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a quant à lui terminé presque stable, à 97,13 dollars sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, en baisse de 1 cent par rapport à la clôture de mardi. Il s'agit d'un nouveau plus bas depuis la fin janvier 2011.
"Outre les inquiétudes persistantes pour la demande en Europe, les cours ont été affectés par les mauvais chiffres des ventes au détail aux Etats-Unis dans la matinée", les investisseurs s'inquiétant pour la santé de l'économie américaine, a commenté John Kilduff de Again Capital.
"Le marché se dirige vers un autre mouvement de correction vers le bas (...) alors que l'on sait que l'économie européenne ralentit, que l'économie américaine perd du terrain, qu'il y a des risques de tous les côtés", et cet environnement pousse à la vente d'actifs jugés risqués et très liés à la croissance mondiale comme les matières premières, a renchéri Rich Ilczyszyn, de iiTrader.com.
Les ventes au détail ont baissé en mai aux Etats-Unis pour le deuxième mois consécutif, selon des chiffres officiels publiés mercredi, accentuant les craintes pour la consommation au deuxième trimestre. Les prix à la production ont baissé plus que prévu, avec la chute des coûts de l'énergie.
En outre, les chiffres hebdomadaires sur les réserves de brut américain publiés dans la matinée "ont fait état d'un recul des stocks inférieur aux attentes, ce qui a exercé une pression sur les prix", a ajouté M. Kilduff, malgré un léger sursaut des cours tout juste après leur publication.
"Cela montre que l'on continue à être très bien approvisionnés" aux Etats-Unis, a-t-il ajouté, les stocks de brut ayant atteint en mai un record en 22 ans.
Ces réserves ont cédé 200'000 barils lors de la semaine achevée le 8 juin pour s'établir à 384,4 millions de barils, reculant pour la deuxième semaine consécutive, selon le rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE) publiés mercredi. Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient plutôt sur une baisse de 1,6 million de barils.
La réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) tenue mercredi et jeudi dans un climat d'inquiétudes croissantes pour la demande aux Etats-Unis et dans le monde, n'apportait que peu de soutien au marché, selon les analystes, et ne "devrait aboutir à aucune décision de taille", selon M. Kilduff.
Confrontés à la récente chute des cours du baril de Brent et du WTI, plusieurs membres du cartel ont d'ores et déjà affiché leurs divergences, le Venezuela dénonçant, comme l'Iran, "la surproduction des pays du Golfe" alors que l'Arabie saoudite insistait sur la nécessité de bien approvisionner le marché.
rp
(AWP / 14.06.2012 06h21)