Nouvelle baisse du brut à New York, à contre-courant de Londres
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mars a terminé à 86,71 dollars, en baisse de 23 cents par rapport à la veille.
Il avait déjà abandonné quatre dollars sur les quatre séances précédentes.
A Londres en revanche, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent à échéance identique a gagné 1,90 dollar à 101,82 dollar.
Selon des chiffres gouvernementaux publiés mercredi, les stocks de brut ont augmenté de 1,9 million de barils la semaine dernière aux Etats-Unis.
Même si cette progression est moins marquée qu'anticipé, elle confirme la tendance de ces dernières semaines, puisque ces réserves s'étaient étoffées de 10 millions de barils sur les trois semaines précédentes.
Les stocks d'essence ont, eux, progressé bien plus que prévu (+4,7 millions de barils) et ceux de produits distillés (gazole et fioul de chauffage) ont augmenté (+300'000 barils) alors que les analystes s'attendaient à les voir baisser.
"Qu'est-ce qu'il y avait de positif dans les chiffres des stocks? Rien", a jugé Tom Bentz, de BNP Paribas.
Pendant que les cours à New York sont plombés par l'abondance des réserves d'hydrocarbures sur le marché américain, "le marché du Brent est considéré comme plus international", a expliqué Tom Bentz.
"Il a davantage réagi à la reprise économique, à la hausse de la demande en Extrême-Orient et dans les marchés émergents", a-t-il poursuivi. "Quand les événements ont débuté en Egypte, le prix du Brent a intégré une +prime géopolitique+, davantage que les cours" à New York.
Par conséquent, l'écart entre le prix du baril à New York et à Londres atteint désormais 15 dollars, du jamais vu.
Le Brent est d'autant plus sensible aux tensions qui persistent en Egypte que le pays contrôle le canal de Suez, essentiel pour l'approvisionnement en hydrocarbures du continent européen.
"Nous pensons que les tensions géopolitiques vont persister, et que de bons indicateurs économiques vont continuer de soutenir les projections de demande", ont estimé les analystes de Standard Chartered. "Le fait qu'une grande partie des bonnes nouvelles soit déjà intégrée dans les prix limite la marge de progression".
rp
(AWP/10 février 2011 06h20)