Le brut recule, le marché digère les chiffres des stocks américains
Vers 17H10 GMT (18H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 109,89 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 14 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 23 cents à 98,72 dollars.
Les cours du baril, qui ont évolué en légère baisse pendant la plus grande partie des échanges européens, ont fortement limité leurs pertes après la publication du rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE).
"L'impression générale de ce rapport est plutôt de nature à soutenir les cours", commentait Torbjorn Kjus, analyste de DNB Markets, en notant le repli des stocks de produits raffinés et "une progression massive de la demande de produits pétroliers" aux Etats-Unis.
Ainsi, les stocks d'essence ont enregistré une baisse inattendue de 400'000 barils sur la semaine achevée le 21 janvier, tandis que les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillées en période hivernale, ont reculé de 2,5 millions de barils, une baisse cinq fois plus importante qu'anticipé par les analystes.
Par ailleurs, "l'augmentation sensible des stocks de brut reflète surtout des fluctuations erratiques dans les importations américaines de brut. Sur deux semaines, ces stocks sont pratiquement restés inchangés", ajoutait M. Kjus.
Les stocks de brut ont crû de 3,6 millions de barils, cinq fois plus qu'attendu par les analystes, mais bien inférieur au bond spectaculaire de 7,3 millions de barils prédit mardi soir par l'organisme professionnel American Petroleum Institute (API).
Les inquiétudes sur la consommation énergétique mondiale peinaient cependant à se dissiper, alors que le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé mardi ses prévisions de croissance pour l'économie mondiale.
"La demande pétrolière mondiale (...) est freinée par le ralentissement économique général, mais également par un hiver particulièrement doux en Amérique du Nord et en Europe", commentaient les experts de Commerzbank.
De plus, "les prix sont sous pression (depuis mardi) face à l'absence d'accord entre la Grèce et ses créanciers privés" sur la dette du pays qui entretient les inquiétudes sur la zone euro, pointait David Hart, analyste du courtier Westhouse Securities.
Les investisseurs gardaient les yeux tournés vers la Grèce, où se prolongent les tractations entre le gouvernement et les créanciers privés sur un effacement partiel de la dette du pays, les discussions continuant d'achopper sur les taux d'intérêts concédés pour la dette restante.
Sur le front de l'offre, les tensions dans le dossier iranien étaient par ailleurs quelque peu retombées, après l'accord de l'Union européenne (UE) lundi sur un embargo graduel sur le brut d'Iran.
Toutefois, la détermination de l'Arabie saoudite à compenser le manque de pétrole iranien "pourrait être considérée comme une agression par Téhéran et jeter de l'huile sur le feu dans la région", avertissaient les analystes du courtier PVM, estimant que les opérateurs resteront très attentifs à toute perturbations de l'offre.
rp
(AWP / 25.01.2012 18h39)