Le baril de brut se rapproche des 100 dollars à New York
reprise de vendredi soir
New York - Les prix du pétrole ont de nouveau progressé vendredi, évoluant à leurs plus hauts niveaux depuis trois mois et demi à New York à la faveur de progrès dans la transition à la tête de l'Italie et de la Grèce.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre a terminé à 98,99 dollars, en hausse de 1,21 dollar par rapport à la veille. Les cours ont atteint au plus fort de la séance 99,20 dollar, niveau inédit depuis le 27 juillet.
"Les 100 dollars constituent la prochaine cible" pour les cours du brut sur le marché new-yorkais, a estimé John Kilduff, d'Again Capital, relevant cependant "une certaine résistance psychologique" à l'approche de ce seuil très surveillé.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 45 cents à 114,16 dollars.
"Comme l'Italie a adopté son plan d'austérité et que la situation s'apaise en Grèce, (le marché pétrolier) est capable de monter sur la base de ses gains enregistrés pendant la semaine", a expliqué John Kilduff.
Les places financières se sont montrées soulagées après l'adoption par le Sénat italien du train de mesures promises à l'Union européenne pour réduire la dette et relancer la croissance. Ce vote ouvre la voie à son adoption définitive dès samedi par la Chambre des députés puis au départ de Silvio Berlusconi.
En Grèce, le nouveau Premier ministre Lucas Papademos a mis fin à plusieurs jours de suspense en constituant son gouvernement de coalition, où le ministère-clé des Finances reste à Evangélos Vénizélos, poids lourd de l'équipe sortante.
Aux Etats-Unis, le premier pays consommateur d'or noir, les investisseurs ont été agréablement surpris par l'amélioration du moral des ménages, l'indice de l'Université du Michigan qui le mesure progressant plus que prévu.
"Le dernier élément", qui explique la hausse des prix, "ce sont les inquiétudes concernant l'Iran et les informations sur ses ambitions nucléaires", a relevé John Kilduff.
Des responsables israéliens ont agité ces derniers jours la menace d'une attaque contre les installations nucléaires iraniennes, alors que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a fait part de ses "sérieuses inquiétudes" quant à une "possible dimension militaire" du programme nucléaire iranien.
Par ailleurs, "le marché est de plus en plus inquiet de la faiblesse de l'offre de produits distillés" aux Etats-Unis, qui devient "dangereusement basse", a relevé Phil Flynn, de PFG Best.
Les réserves américaines de distillats, très surveillées à l'approche de l'hiver car elles incluent le fioul de chauffage, sont désormais 15% plus faibles qu'il y a un an, dans le bas de la fourchette moyenne pour cette période de l'année, selon les derniers chiffres du gouvernement américain.
Vu la situation de l'offre et de la demande dans le monde, "sans les inquiétudes macroéconomiques, les prix du pétrole auraient déjà atteint des records", ont avancé les analystes de Barclays Capital.
"Le risque d'une poussée des prix est renforcé par le retour de l'Iran comme source d'inquiétude, avec la menace d'une escalade et de perturbations au marché pétrolier", ont-ils ajouté.
rp
(AWP / 14.11.2011 06h21)