Léger rebond du brut à New York
New York - Les prix du pétrole ont fini sur un modeste rebond mercredi à New York, après trois séances de baisse, sur un marché déçu par l'absence de nouvelles mesures de relance aux Etats-Unis et nerveux face à la situation de la Grèce.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre a terminé à 92,51 dollars, en hausse de 32 cents par rapport à la veille.
A Londres à l'inverse, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a cédé 20 cents à 109,34 dollars.
En net rebond à l'ouverture de la séance à la criée new-yorkaise dans le sillage des places boursières européennes, les cours ont freiné leur progression au fil de la séance, se stabilisant dans la dernière heure d'échanges.
Ils ont notamment battu en retraite après la publication du communiqué de fin de réunion de la banque centrale américaine (Fed), qui a confirmé sa politique monétaire et assuré se montrer prête à en faire plus pour soutenir l'activité.
Si elle a noté que la croissance du pays s'était "quelque peu renforcée" pendant l'été, elle a nettement abaissé ses prévisions économiques pour 2012.
En début de journée, "le marché avait l'impression que la Réserve fédérale allait se diriger vers l'idée de nouvelles mesures de relance", a commenté John Kilduff, d'Again Capital.
En fait, la Fed a "abaissé ses prévisions économiques, mais elle a aussi noté des signes d'espoir, et on n'a pas eu" les annonces que certains espéraient, a-t-il ajouté.
"Il se dit aussi que la prochaine tranche d'aide à la Grèce de la zone euro pourrait être retardée, ce qui inquiète le marché", a ajouté l'analyste.
Des responsables européens ont affirmé à l'AFP que le versement de la prochaine tranche de prêts à Athènes, dont le pays a absolument besoin pour éviter la faillite, était en suspens.
"Le marché continue de se montrer inquiet de l'actualité en Europe et de la crise de la dette en Grèce. C'est vraiment le premier facteur: est-ce que la Grèce va continuer sur la voie du référendum et si oui est-ce que l'Europe va continuer de lui prêter de l'argent", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
"Le marché pétrolier observe les événements en Europe pour déterminer s'il y aura une rechute de l'économie à court terme à cause de la crise de la dette", a-t-il ajouté.
Mais dans le même temps, "quand on regarde l'ensemble de la planète, on voit que la demande (de pétrole, ndlr) augmente, que la croissance de la Chine reste importante, à plus de 9%", a-t-il tempéré, expliquant la relative résistance du marché pétrolier aux mauvaises nouvelles en Europe.
L'actualité macroéconomique a relégué au second plan les statistiques hebdomadaires du gouvernement américain sur l'évolution des stocks pétroliers du pays.
Elles ont montré une augmentation deux fois plus forte que prévu des stocks de brut (+1,8 million de barils) et une hausse surprise de ceux d'essence (+1,4 million de barils) sur fond de recul de la demande de carburants.
Mais les réserves de produits distillés, qui incluent le fioul de chauffage, ont chuté de 3,6 millions de barils, une diminution notable au moment où le froid arrive dans le nord-est des Etats-Unis.
rp
(AWP / 03.11.2011 06h21)