Le recul s'accélère, marché ébranlé par les craintes sur la zone euro
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 106,89 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,67 dollars par rapport à la clôture de lundi.
Il est tombé vers 13H30 GMT à 106,10 dollars, son plus bas niveau depuis le 10 octobre.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 3,07 dollars à 90,12 dollars.
Les cours du baril, déjà en repli lundi, accéléraient leurs pertes sur un marché secoué par l'annonce lundi soir, d'un référendum en Grèce et d'un vote de confiance au Parlement à Athènes sur l'accord conclu jeudi au sommet européen de Bruxelles pour enrayer la crise des dettes européenne.
"L'annonce de ce vote de confiance est déroutante pour les investisseurs, et la perspective d'un référendum en janvier est encore plus déstabilisante, cela peut paralyser tout progrès au sein de la zone euro", soulignait Bjarne Schieldrop, analyste de la banque suédoise SEB.
Sur l'ensemble des marchés, "il y a un mélange de résignation et de morosité qui ne va pas en s'améliorant", résumait de son côté Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix, notant que "l'euro avait totalement abandonné ses gains engrangés la semaine dernière après l'accord européen de Bruxelles".
Alors que l'euro tombait mardi face au dollar à des niveaux plus vus depuis trois semaines, le renchérissement du billet vert rendait moins attractifs les achats de pétrole libellés dans le monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Et l'envolée des taux obligataires italiens (depuis lundi) est un signe que les solutions avancées pour régler les problèmes de la zone euro sont clairement jugées insuffisantes par les opérateurs", poursuivait M. Schieldrop.
Les craintes sur l'économie mondiale, alimentées par un indicateur chinois décevant, n'encourageaient pas non plus les opérateurs à se tourner vers les actifs jugés plus risqués, tels les matières premières, relevaient les analystes.
Selon un indice officiel publié mardi, l'activité manufacturière en Chine, deuxième consommateur de brut dans le monde, a contre toute attente sensiblement ralenti en octobre en raison d'un fléchissement brutal des commandes reçues par les entreprises exportatrices.
L'annonce mardi d'une ralentissement de l'activité de l'industrie manufacturière aux Etats-Unis en octobre n'était pas pour rasséréner les investisseurs.
Autre facteur de fébrilité sur les marchés du pétrole, l'américain MF Global, l'un des plus grands noms du courtage aux Etats-Unis, a déposé le bilan lundi, devenant ainsi le premier gros groupe de Wall Street victime de la crise de la dette européenne, dette dans laquelle il avait massivement investi.
"C'est un signal alarmant", commentait Olivier Jakob, ajoutant que la prudence avait redoublé parmi les opérateurs, au point que le volume d'échanges sur le marché du WTI est tombé lundi "à son plus bas niveau de l'année".
"Cela ravive les souvenirs de Lehman Brothers (la banque new-yorkaise dont la faillite avait marqué le coup d'envoi de la crise financière en septembre 2008, ndlr), même si (le dépôt de bilan de MF Global) est évidemment d'une bien moindre ampleur", abondait M. Schieldrop.
jq
(AWP / 01.11.2011 18h31)