Le brut grimpe, le marché s'interroge sur l'économie américaine
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 113,81 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,93 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 1,41 dollar, à 88,68 dollars.
"Dans un marché où les volumes d'échanges restent plutôt modérés, les prix du pétrole restent tirés vers le haut par la relative bonne tenue des Bourses et par le fait que le dollar fléchit de nouveau" face à l'euro, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.
Tout mouvement de recul du dollar rend plus attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Au lendemain de l'annonce d'un rebond plus fort que prévu des dépenses de consommation des ménages américains, qui avait ravivé l'optimisme des marchés, les opérateurs digéraient mardi des indicateurs plus mitigés sur la reprise économique des Etats-Unis, premier consommateur d'or noir de la planète.
Ainsi, les prix des logements ont enregistré une nouvelle baisse en juin, mais moins forte qu'attendu par les analystes, et presque stable en données corrigées des variations saisonnières.
En revanche, le moral des ménages américains a chuté en août pour retomber à son niveau le plus bas depuis avril 2009, selon l'institut Conference Board, "ce qui a contribué à limiter temporairement les gains des prix du pétrole", relevait M. Kryuchenkov.
"Le marché tente de se trouver une direction avant une série d'importants indicateurs économiques attendus cette semaine: sur l'emploi aux Etats-Unis, des indicateurs manufacturiers en Europe et en Chine", ajoutait-il.
De plus, les opérateurs guettaient les minutes de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), susceptibles d'alimenter ou d'amenuiser les espoirs de nouvelles mesures de relance de l'économie par l'institution, une perspective laissée en suspens vendredi par le président de la Fed Ben Bernanke.
Sur le front de l'offre, la possibilité de ruptures d'approvisionnement sur la côte Est des Etats-Unis après le passage ce week-end de l'ouragan Irène, qui a pu affecter l'activité des raffineries de la région, apportait un autre facteur de soutien au marché, soulignaient les analystes du courtier PVM.
"Ce sont des facteurs extérieurs, comme les Bourses et le dollar", qui animent en ce début de semaine la hausse des prix du pétrole, "et non pas des facteurs fondamentaux" sur l'offre et la demande mondiales de brut, ont souligné les analystes de Commerzbank.
Ainsi, "une offre abondante, des stocks élevés, la reprise prochaine de la production libyenne de brut et un ralentissement de la demande mondiale plaident en faveur d'une baisse des cours" et "limitent en conséquence toute hausse substantielle des cours" dans un contexte économique encore incertain, notaient-ils.
rp
(AWP / 30.08.2011 18h46)