Sans accord de l'Opep, le marché pourrait rester submergé d'or noir en 2017
Les producteurs, qu'ils appartiennent ou non à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), ont ouvert à fond les robinets en octobre: l'offre mondiale de pétrole a augmenté de 800.000 barils par jour sur un mois comme sur un an, pour s'établir à 97,8 millions de barils par jour (mbj).
Les pays tiers ont produit 57 mbj (+485.000 bj sur un mois) tandis que l'OPEP a pompé au niveau record de 33,83 mbj, soit 230.000 bj de plus qu'en septembre, quand le cartel pétrolier s'était pourtant engagé à la surprise générale, lors d'une réunion à Alger, à ramener sa production entre 32,5 et 33 mbj.
Le surplus d'offre pèse sur les prix du pétrole, qui ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis l'été 2014 et tournent actuellement autour de 45 dollars le baril. Pour stimuler les cours, l'OPEP a décidé d'abandonner sa stratégie d'ouvrir les vannes pour défendre ses parts de marché face au boom des hydrocarbures de schiste américains.
- Surplus ou déficit
Si un accord est trouvé, le marché passera rapidement d'un surplus à un déficit en 2017, avec toutefois d'importants stocks qui mettront du temps à se résorber, a précisé l'agence basée à Paris. Dans le cas contraire, le marché restera excédentaire tout au long de l'année, une situation qui s'accompagnerait du risque d'une rechute des prix du pétrole.
Car l'offre en provenance des pays hors OPEP ne devrait pas se tarir, bien au contraire. Après un repli de 0,9 mbj attendu pour cette année, leur production devrait repartir en 2017 et même croître dans une plus grande proportion qu'anticipé précédemment.
La hausse attendue s'élève à un peu moins de 0,5 mbj à 57,2 mbj: c'est une prévision de 110.000 barils par jour supplémentaires provenant principalement de Russie, du Brésil, du Canada et du Kazakhstan, où un gisement géant a été mis en production en octobre.
Quant à la demande mondiale de brut, le bras énergétique de l'OCDE a réitéré sa prévision d'une croissance moins dynamique en 2016, par rapport à l'année précédente.
La consommation devrait ensuite progresser dans les mêmes proportions en 2017 pour s'établir à 97,5 mbj.
Il y a peu d'indications suggérant que l'activité économique est suffisamment robuste pour générer une croissance de la demande plus élevée et compenser l'absence de stimulus en provenance de la faiblesse des prix, qui avait pourtant été observé quand les cours avaient chuté sous les 30 dollars le baril début 2016.
(c) AFP