Pétrole: le brut baisse après les stocks américains
Vers 16H30 GMT (18H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 62,55 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,04 dollar par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 1,86 dollar à 57,61 dollars.
Selon le Département américain de l'Énergie (DoE), lors de la semaine achevée le 26 juin, les réserves commerciales de brut ont augmenté de 2,4 millions de barils, à 465,4 millions, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg s'attendaient à un repli de 2,5 millions.
"La hausse surprise des stocks américains de brut est négative pour les cours", constatait Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
Même si, selon Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank, les estimations de l'association professionnelle API la veille, annonçant une avancée de 1,9 million de barils, avait préparé le marché à une hausse des réserves de brut.
"Cela a limité la dégringolade des cours", expliquait-il.
De leur côté, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont augmenté de 400'000 barils, soit nettement moins que la hausse de 1,5 million sur laquelle tablaient les analystes sondés par Bloomberg. L'API annonçait une hausse équivalente, de 300'000 barils.
Les réserves d'essence, qui avaient augmenté lors des deux précédentes semaines, ont nettement plus baissé que prévu, avec un déclin de 1,8 million de barils, alors que les experts interrogés par Bloomberg s'attendaient à un recul minime de 250'000 barils et que l'API avait annoncé une progression de 300'000 barils.
Cette baisse plus importante que prévu des stocks d'essence a ainsi également contribué à contenir un peu la chute des prix du brut.
"Le déclin des stocks d'essence et la progression de la demande en brut des raffineries américaines a aidé à contrebalancer la hausse des stocks de brut", notait M. Hansen.
"Cette diminution des stocks est liée à un rebond de la consommation d'essence qui est de retour à ses niveaux extrêmes de la fin du mois de mai," expliquait Carsten Fritsch.
La demande d'essence a avancé de 6,4% au cours des quatre dernières semaines, par rapport à la même période en 2014, selon le DoE.
"Avec le long week-end du 4 juillet qui approche, la demande devrait probablement augmenter cette semaine", estimait-il.
Les marchés pétroliers restaient toutefois lestés par des stocks qui demeurent élevés et une production robuste aux États-Unis.
"Ce n'est pas vraiment ce dont les marchés ont besoin pour atteindre la stabilité des prix, à un moment où l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) continue de pomper un maximum de brut", estimait M. Hansen.
Le production de l'Opep n'a en effet cessé d'augmenter ces derniers mois et dépasse les objectifs officiels du cartel. "Cette hausse vient de l'Arabie saoudite et de l'Irak, ces deux pays cherchent à grappiller le moindre dollar de revenu pétrolier avant le retour de l'Iran" sur les marchés pétroliers en cas de levée des sanctions économiques contre le pays, expliquaient les analystes de PVM.
Les pays du P5+1 (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine et Allemagne) sont engagés depuis 20 mois dans d'intenses tractations sur le programme nucléaire iranien.
(c) AFP