La chute du pétrole rebat les cartes des dépenses militaires
Alors que le baril de Brent est récemment passé sous la barre symbolique des 60 dollars, les budgets des pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA) sont mis sous pression. Les dépenses liées à la défense dans cette région grande productrice de brut devraient donc se stabiliser l'année prochaine, alors qu'elles avaient bondi de près de 30% entre 2011 et 2014, d'après le rapport d'IHS publié vendredi.
Par contre, la baisse des cours du pétrole devrait avoir un effet positif sur la croissance économique en Chine, en Inde et en Indonésie (grands consommateurs de brut, ndlr) et aidera les finances gouvernementales de ces pays, pointe l'étude. La Chine et l'Inde devraient donc continuer à afficher une croissance de leur budget de défense de plus de 5% dans les prochaines années.
Pour la première fois depuis 2010, les dépenses mondiales liées à la défense sont reparties à la hausse en 2014, affichant une très légère progression de 0,85% (à 1.597 milliards de dollars).
Cette croissance est principalement attribuable au ralentissement de la baisse du budget militaire des États-Unis (numéro 1 mondial) mais aussi à une forte croissance des dépenses en Russie (+17,8% en 2014, à 2.500 milliards de roubles) et dans la région MENA.
Le cabinet IHS, spécialisé dans le secteur énergétique, envisage une stabilisation des dépenses mondiales en matière de défense au cours des deux prochaines années, pointant que tout dépendra de l'évolution des crises géopolitiques en cours. Préoccupés par les actions russes en Europe de l'Est, beaucoup de pays de la région ont commencé à annuler les réductions nettes engagées suite à la crise financière mondiale tandis que les opérations américaines contre l'EI (organisation de l'État islamique) ont permis d'enrayer la chute des dépenses de fonctionnement, qui a été l'une des principales causes du déclin (du budget américain) ces trois dernières années, expliquent les experts d'IHS.
Le cabinet américain prévoit enfin que l'OTAN cesse, à partir de 2019, de réunir plus de la moitié des dépenses mondiales de défense, alors qu'elle comptait encore pour près des deux tiers de celles-ci en 2010.
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