Le pétrole oscille faiblement autour de l'équilibre, toujours plombé par l'offre surabondante
Vers 16H50 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 66,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 56 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 65 cents à 63,70 dollars.
Les cours de l'or noir ont dévissé lundi, perdant près de trois dollars (4%) par rapport à la clôture de vendredi dernier. Mais les prix se sont légèrement repris mardi, après avoir cependant atteint de nouveaux plus bas en cinq ans en cours d'échanges asiatiques pour le WTI, à 62,25 dollars, et début d'échanges européens pour le Brent, à 65,29 dollars.
Mais la chute des prix ne semblait toujours pas enrayée. L'offre mondiale de pétrole devrait rester surabondante l'année prochaine et continuer à tirer les prix vers le bas jusqu'à la fin du premier semestre, d'après des analystes.
Un représentant officiel des Émirats arabes unis a réitéré la position de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à savoir de laisser les marchés décider d'un prix du pétrole juste, notaient d'ailleurs les analystes du courtier PVM.L'Opep a décidé en novembre de conserver son plafond de production à 30 millions de barils par jour, et de laisser les prix se réajuster seuls, au lieu d'intervenir en baissant son offre. La compagnie pétrolière du Koweït table d'ailleurs sur des prix du pétrole autour de 65 dollars le baril pour les six prochains mois, précisaient les experts de PVM.
On voit de moins de moins ce qui pourrait empêcher le Brent de renouer à moyen terme avec les 60 dollars, commentait Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque. Aucun rebond ne semble se dessiner. Il semble désormais quasiment certain que le pétrole va prolonger sa baisse d'ici la fin de l'année, ajoutait-t-il.
Même si l'on anticipe un recul des stocks de brut à la veille de la parution de chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Énergie (DoE), ce qui renforce l'idée que la demande énergétique au sein des États-Unis reste solide et soutient un peu les prix, commentait Carl Larry, de Frost & Sullivan.
Les analystes estiment dans l'ensemble qu'un rééquilibrage de l'offre pourrait s'opérer vers le deuxième semestre 2015, les prix bas du pétrole poussant certains producteurs à revoir leurs investissements à la baisse.
L'Opep pourrait également devoir céder aux pressions de certains pays du cartel et baisser son objectif de production dans le courant de l'année prochaine.
Certains pays qui ont soutenu l'Arabie saoudite dans sa stratégie de baisse drastique du coût du baril, comme Bahrain et Oman, commencent à souffrir. A l'inverse du royaume wahhabite, ils ne disposent pas de confortables réserves de change pour amortir le choc de croissance négatif lié à la chute du pétrole, précisait Christopher Dembik.
A plus long terme, je vois mal comment l'Arabie saoudite pourrait maintenir sa stratégie en l'état si le prix du baril demeure aussi bas sur la durée. Les pressions politiques seront trop fortes et l'Opep finira par agir. Le seuil des 60 dollars le baril sera crucial à cet égard, notait M. Dembik.