Le pétrole poursuit son recul à New York et finit au plus bas depuis 2012
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre a perdu 6 cents, à 81,78 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), clôturant à son plus bas niveau depuis le 29 juin 2012.
Après une chute de près de 4 dollars mardi, le WTI est descendu jusqu'à 80,01 dollars dans les échanges électroniques juste avant l'ouverture de la séance.
Cela a peut-être déclenché des ordres automatisés, programmés pour se déclencher à l'approche de certains seuils, a indiqué Michael Lynch de Strategic Energy and Economic Research.
Mais en l'absence de nouvelles informations majeures liées directement au marché du pétrole, les investisseurs ont aussi pû considérer qu'après la forte chute observée ces dernières semaines, on avait atteint le fond, a-t-il ajouté.
L'accès de faiblesse du dollar mercredi, qui a perdu de la vigueur après la diffusion de statistiques décevantes sur l'économie américaine, a aussi participé au rebond des prix. Un billet vert moins fort rend en effet plus attractif l'achat de barils libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. Mais de façon générale, la balance entre l'offre et la demande (sur le marché mondial) continue à plaider pour une baisse des cours, a avancé Andy Lebow de Jefferies Bache.
Les anticipations pour la demande ne sont d'une part pas très encourageantes. La révision à la baisse des perspectives de croissance de consommation de pétrole pour 2014 et 2015 par l'AIE (Agence internationale de l'énergie) mardi était bien plus forte que prévu, a noté Matt Smith de Schneider Electric.
Parallèlement l'offre ne semble pas prête de se réduire, avec une hausse continue de l'extraction de brut aux Etats-Unis et surtout peu de signes en provenance des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) montrant une volonté de réduire leur production.
Par le passé, le cartel, qui pompe un tiers du brut mondial (environ 30 mb/j), a pu moduler son offre pour maintenir les prix du brut à un niveau qui lui convenait.
Mais des dissensions sont apparues récemment.
Certains, comme le Venezuela, voudraient freiner la baisse des prix tandis que d'autres, comme l'Arabie saoudite (chef de file du cartel), semblent plutôt préoccupés par leurs parts de marché, puisqu'ils ont récemment réduit les prix pratiqués à leurs clients.
Dans ce contexte, les investisseurs scrutent les moindres actions et déclarations des membres de l'Opep, dont la prochaine réunion ordinaire est prévue le 27 novembre à Vienne.
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