Le brut rebondit à New York, alors que le dollar baisse
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mai, dont c'était le dernier jour de cotation, a terminé à 108,15 dollars, en hausse de 1,03 dollar par rapport à la veille.
Le contrat à échéance juin, qui devient mercredi la référence, a fini en hausse de 59 cents à 108,28 dollars.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance juin a en revanche cédé 28 cents à 121,33 dollars.
Les cours avaient chuté de plus de 2,50 dollars lundi, dans un contexte d'inquiétude sur les marchés financiers après l'abaissement de la perspective de la note de la dette des Etats-Unis par l'agence Standard & Poor's.
Après un début de séance en baisse sur le marché new-yorkais, "on assiste à un changement d'atmosphère sur les marchés, avec une hausse des actions et le dollar qui recommence à chuter", a constaté Matt Smith, de Summit Energy.
Ce recul du billet vert "a provoqué un retournement de tendance", a poursuivi l'analyste.
Un tel mouvement rend en effet le brut, libellé en dollars, plus attractif pour les acheteurs munis d'autres devises. Il pousse par ailleurs les investisseurs à placer leur argent dans les matières premières pour se protéger d'une perte de valeur de leurs autres actifs.
Au Nigeria, le chef de l'Etat sortant Goodluck Jonathan a été proclamé vainqueur de l'élection présidentielle, une annonce accueillie par des émeutes meurtrières.
Le pays est le premier producteur d'or noir du continent africain. "Son pétrole est aussi un substitut pour le pétrole libyen. Si des pertes de production intervenaient également au Nigeria, cela aurait pour conséquence une pénurie de pétrole de haute qualité", ont commenté les analystes de Commerzbank.
Pour Matt Smith cependant, aucune opération visant des installations pétrolières n'avait été rapportée mardi.
"Le Moyen-Orient présente probablement un risque plus important, surtout avec l'escalade de la violence en Syrie", a-t-il estimé.
Plusieurs personnes ont été tuées par balles mardi lorsque les forces de sécurité ont dispersé un sit-in de plusieurs milliers de personnes dans le centre du pays. Quelques heures plus tard, le gouvernement a annoncé une série de mesures censées desserrer son emprise sécuritaire, avec notamment une levée de l'état d'urgence.
De nouvelles manifestations au Yémen se sont également soldées par la mort de plusieurs personnes.
En Libye, où la guerre civile a fait 10'000 morts en deux mois, les combats se poursuivent, poussant les rebelles à demander officiellement l'envoi de troupes occidentales.
Selon Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, "le marché peut encore baisser, cinq ou huit dollars de plus. Il est inquiet pour la demande vu le niveau élevé des prix".
"Plus généralement, le marché pétrolier est bien approvisionné en raison de la baisse de demande habituelle au deuxième trimestre" avec la fin de l'hiver dans l'hémisphère nord, a relevé l'analyste.
rp
(AWP/20 avril 2011 06h20)