Le brut repart en hausse, porté par la production industrielle US
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, s'échangeait à 123,56 dollars sur l'InterContinental Exchange de Londres, en hausse de 1,56 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai gagnait 1,26 dollar à 109,37 dollars.
Après avoir évolué en repli jusqu'à l'ouverture du marché new-yorkais, les cours du baril ont soudainement inversé la tendance et effacé leurs pertes, après l'annonce d'une hausse de 0,8% en mars de la production industrielle aux Etats-Unis.
Un peu plus tôt, l'indice "Empire State" publié vendredi par la banque centrale des Etats-Unis (Fed), qui s'est établi à son plus haut niveau en un an, avait fait état contre toute attente d'une accélération en avril de la production manufacturière dans la région de New York.
Le marché restait cependant sur ses gardes, les opérateurs continuant de s'inquiéter d'une possible érosion de la demande pétrolière mondiale en raison de niveaux de prix trop élevés.
Dévoilée vendredi, une hausse de l'inflation à 5,4% en mars, son plus haut niveau depuis juillet 2008, a par ailleurs renforcé les perspectives d'un nouveau resserrement de la politique monétaire chinoise pour juguler l'économie du pays mais qui pourrait aussi affecter sa demande énergétique.
"L'environnement macroéconomique mondial semble relativement mitigé. Il semble cependant que les tensions persistantes au Moyen-Orient et en Libye dominent toujours le marché et maintiennent les prix du brut à des niveaux élevés", commentait Myrto Sokou, analyste de Sucden Financial.
Les combats en Libye, où insurgés et forces du colonel Kadhafi se disputent depuis des jours la ville stratégique d'Ajdabiya (est du pays), se poursuivaient vendredi.
Les opérateurs surveillaient par ailleurs la situation au Nigeria, où aura lieu samedi une élection présidentielle. Les périodes électorales ont par le passé souvent engendré des violences et des perturbations de la production du pays, premier producteur de brut du continent africain.
Au moins 35 personnes ont été tuées au Nigeria dans des attentats à la bombe et d'autres violences depuis le début de la série d'élections qui a commencé samedi, a annoncé mercredi la commission électorale.
La volatilité du marché enregistrée cette semaine, où les prix ont dégringolé de près de 7 dollars sur les deux séance de lundi et mardi, avant de se stabiliser puis de remonter, pourrait se prolonger, a estimé Mme Sokou.
Après avoir atteint la semaine dernière des sommets depuis l'été 2008, "il semble que le marché a besoin de quelque temps pour reprendre son souffle, dans un environnement incertain, en attendant que les choses se clarifient" sur les plans économique et géopolitique, a-t-elle jugé.
rp
(AWP/15 avril 2011 18h33)