Le pétrole se replie, victime de prises de bénéfices
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 107,57 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 56 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 35 cents, à 100,42 dollars.
Les cours du pétrole ont nettement progressé mercredi, prenant plus de 1 dollar à Londres et à New York grâce à un recul inattendu des stocks de brut aux États-Unis, jusque-là à des niveaux record.
Le Département américain à l'Énergie (DoE) a en effet annoncé mercredi que les réserves de brut avaient reculé de 1,8 million de barils la semaine dernière, alors que les analystes tablaient sur une hausse.
La semaine d'avant, ces réserves avaient atteint un sommet depuis 1982, lorsque le DoE a commencé à publier des données hebdomadaires, et même depuis avril 1931, selon des données mensuelles, à 399,4 millions de barils.Les cours avaient également été soutenus mercredi par la poursuite du recul des stocks du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud des États-Unis), qui servent de référence au pétrole échangé à New York, indiquait Kash Kamal, analyste de Sucden.
Du côté de l'offre, les opérateurs scrutaient jeudi l'évolution de la situation en Libye, où les rebelles occupant les terminaux pétroliers ont indiqué qu'ils ne voulaient pas traiter avec le nouveau Premier ministre, expliquait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
C'est une menace potentielle à l'accord conclu avec son prédécesseur sur la réouverture des ports de Ras Lanouf et al-Sedra, estimait-il.
Deux des quatre terminaux pétroliers de l'Est de la Libye (Zwitina et al-Hariga) occupés par les rebelles depuis l'été ont été récemment rouverts, suite à un accord conclu début avril entre le gouvernement et les rebelles.
La réouverture des deux autres terminaux (Ras Lanouf et al-Sedra) devait être négociée par la suite.
Le secteur pétrolier libyen est très perturbé depuis l'été, à cause de divers mouvements de protestations, notamment de la part de rebelles qui réclament l'autonomie de la région orientale de la Libye.
Sur le front de la demande, le marché digérait les statistiques sur le commerce extérieur chinois en avril.
Selon les douanes chinoises, les importations de brut ont grimpé de 22% en avril par rapport à mars, à un record de 6,78 millions de barils par jour (...). Mais les achats records d'avril donnent probablement une impression exagérée de la demande, puisque qu'une quantité considérable (de ces importations) a probablement été stockée, jugeaient les économistes de Commerzbank.
Les données chinoises sont attentivement scrutées par les opérateurs du marché pétrolier, la Chine étant le deuxième consommateur mondial d'or noir et l'un des principaux moteurs de croissance de la demande mondiale de brut.
Enfin, les investisseurs restaient attentifs à l'Ukraine, alors que Kiev a qualifié jeudi de moquerie le scénario de désescalade en Ukraine proposé la veille par le président russe Vladimir Poutine.