L'essence à 10% d'éthanol représente désormais le tiers du marché
Le sans-plomb E10 a représenté en moyenne 29% des essences vendues en France en 2013, en hausse de 5 points par rapport à 2012 (24%), a expliqué Sylvain Demoures, secrétaire général du Syndicat national des producteurs d'alcool agricole, qui fait partie de la Collective du bioéthanol.
En 2013, les volumes de SP95-E10 ont progressé de 18% alors que le marché des essences a baissé de 3%, soulignent les professionnels du bioéthanol, produit à partir de céréales et de betteraves.En 2012, les ventes de sans-plomb E10 avaient dépassé pour la première fois celles de l'essence sans plomb d'octane 98 (SP98), qui contient aussi une part de biocarburants mais plus réduite.
Le sans-plomb 95, qui représentait encore en décembre 2013 51% du marché de l'essence, devrait passer assez vite en-dessous de la barre des 50%, sûrement cette année, a estimé M. Demoures.
En France, tous les carburants routiers comportent une part de biocarburants, de l'ordre de 5 à 6%, tant pour le diesel que pour l'essence. Mais certains offrent des taux encore plus élevés, comme l'E10 (10% de bioéthanol) ou l'E85 (85%).L'E85 n'a vu ses ventes augmenter que de 8% en 2013 par rapport à 2012, en dépit de son bas prix de 0,91 euros/litre (janvier 2014), en raison du faible nombre de véhicules compatibles.
En revanche, 88% des voitures essence en circulation sont compatibles avec l'E10 en 2013.
M. Demoures a par ailleurs critiqué le retard pris à Bruxelles sur les discussions autour de la part maximale des biocarburants de première génération pour les transports.
La Commission fait prendre du retard à l'industrie et porte une responsabilité dans le fait que la demande (de bioéthanol, ndlr) a ralenti en 2013 en Europe, alors qu'elle aurait dû croître, a estimé M. Demoures.
L'objectif de Bruxelles était de limiter les effets pervers de la production de biocarburants (déforestation, disparition de cultures vivrières, augmentation des prix alimentaires).
Le bioéthanol n'entre pas en concurrence avec l'alimentation en France car il ne représente que 1 % de la surface agricole utile française, a affirmé Alain Jeanroy, directeur de la Confédération des planteurs de betteraves.