Le brut recule en raison de prises de bénéfices
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 109,54 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 36 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait 56 cents, à 106,54 dollars.
"Avant la publication des minutes de la (dernière) réunion de la Fed, les opérateurs prennent des profits tant qu'ils peuvent", expliquaient les économistes de Commerzbank.
Ces minutes pourraient fournir aux investisseurs des indices quant au futur des mesures de soutien de la Fed à l'économie américaine.
S'il semble maintenant acquis que la banque centrale américaine commencera à réduire en septembre ses énormes injections de liquidités, l'ampleur de cette réduction reste floue, selon des analystes.
L'institution injecte actuellement 85 milliards de dollars par mois dans le système financier américain via des rachats d'actifs, ce qui a tendance à inciter les investissements dans les actifs risqués, comme les matières premières.
Plusieurs éléments étaient toutefois de nature à limiter la baisse des cours du brut mardi.
Ainsi, "les prix sont toujours maintenus à des niveaux élevés en raison des troubles en Egypte et en Libye, qui menacent de perturber des voies d'acheminement cruciales (pour le pétrole) et qui pourraient potentiellement se répandre aux pays voisins", indiquait Kash Kamal, analyste du courtier Sucden.
Le guide suprême des Frères musulmans a été arrêté dans la nuit de lundi à mardi en Egypte, où les forces de l'ordre répriment dans le sang les partisans du président destitué Mohamed Morsi.
Depuis que l'armée a déposé et arrêté le président Morsi le 3 juillet, l'Égypte est plongée dans une crise politique, qui est devenue particulièrement violente la semaine dernière, faisant des centaines de morts.
L'Égypte n'exporte que très peu de pétrole mais dispose, en plus du canal de Suez, d'un important réseau d'oléoducs et se situe ainsi au coeur de l'acheminement du brut d'Afrique du nord et de la région du Golfe.
En Libye, un conflit opposant des gardes des installations pétrolières au gouvernement a provoqué la chute de la production libyenne, à 500'000 barils par jour contre 1,5 mio de barils par jour auparavant.
Enfin, "la perspective d'un nouveau recul des stocks de brut aux États-Unis devrait également soutenir les prix du pétrole", estimait-on chez Commerzbank.
Le Département américain à l'Energie (DoE) doit communiquer mercredi l'évolution des stocks pétroliers aux États-Unis, premier consommateur mondial d'or noir, pour la semaine terminée le 16 août.
Selon Addison Armstrong chez Tradition Energy, les réserves de brut pourraient avoir reculé de 2 mio de barils, tandis que les stocks d'essence, très surveillés en pleine saison estivale des grands déplacements automobiles, se seraient repliés de 1,5 mio de barils. Les réserves de produits distillés auraient en revanche progressé de 1,7 mio de barils.
La semaine dernière, le DoE avait fait état d'un recul des stocks de brut (-2,8 mio de barils) et d'essence (-1,2 mio de barils) et d'une avancée des réserves de produits distillés (+2 mio de barils).