Le brut recule à New York, gêné par des marchés financiers baissiers
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont légèrement reculé lundi à New York, fragilisés par une tendance baissière sur les marchés financiers qui freinait les mouvements d'achats de brut, en dépit d'une nouvelle montée des tensions géopolitiques au Moyen-Orient.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre a lâché 15 cents, à 104,55 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 107,45 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 28 cents par rapport à la clôture de vendredi.
"Les marchés financiers ont eu tendance à se comporter de manière assez négative aujourd'hui et cela a pesé sur le brut" coté à New York, a observé Dave Bouckhout de TD Securities.
D'autre part, "les opérateurs se rendent compte que l'approvisionnement reste abondant aux Etats-Unis, en dépit des baisses importantes des stocks observées au cours des dernières semaines", et que "la vigueur de la demande reste incertaine", a-t-il ajouté.
Après un début de séance en légère hausse, aidé par une nouvelle flambée des violences en Egypte, les cours du WTI ont entamé une séance indécise.
"Les risques géopolitiques tendent à davantage affecter le baril de Brent à Londres" --toujours considéré comme le premier "brut de référence dans le monde"-- que le WTI, a aussi souligné M. Bouckhout, en dépit d'une brève parité des prix entre les pétroles londonien et new-yorkais le 19 juillet.
Alors que l'Egypte reste en pleine impasse politique depuis le renversement du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet, des heurts ont fait 72 morts samedi, ravivant les tensions entre ses opposants et ses partisans qui se rejettent la responsabilité des violences.
Si le pays n'exporte pas de pétrole, il se situe au coeur de l'acheminement du brut d'Afrique du Nord et de la région du Golfe --disposant d'un important réseau d'oléoducs et du Canal de Suez-- et il reste, à ce titre, très surveillé par les acteurs du marché pétrolier.
Les courtiers attendaient aussi avec prudence la tenue d'une réunion de politique monétaire de la Banque centrale américaine (Fed) mardi et mercredi, guettant tout signe d'une inflexion de la politique, jusque-là ultra-accommodante, de l'institution.
La Fed maintient un taux d'intérêt directeur quasi nul et injecte actuellement 85 milliards de dollars par mois dans le système financier américain afin de stimuler la reprise de la première économie mondiale, ce qui favorise les achats d'actifs jugés risqués comme le brut.
La tendance haussière du marché était d'autre part limitée par des inquiétudes persistantes sur le ralentissement de la croissance de la Chine, deuxième économie mondiale, de mauvais augure pour la demande chinoise en brut, a noté Matt Smith de Schneider Electric.
Et, sur le plan technique, alors que le WTI a bénéficié depuis début juin d'un "positionnement record à la hausse des fonds spéculatifs" selon les experts de la banque Commerzbank, le "potentiel de correction" à la baisse du pétrole américain est désormais "considérable", selon eux.
afp/rp
(AWP / 30.07.2013 06h21)