En légère baisse, le marché reste prudent
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 103,69 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 43 cents par rapport à la clôture de vendredi. Il avait glissé en fin de semaine dernière à 103,62 dollars, son plus bas niveau depuis fin juillet 2012.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 3 cents à 92,67 dollars.
Les cours du baril avaient subi un important mouvement de repli la semaine dernière, alimenté par des indicateurs moroses dans la zone euro et aux États-Unis -- où le rapport mensuel sur l'emploi, publié vendredi et jugé très décevant, avait refroidi les investisseurs, en faisant état d'un violent ralentissement des créations d'emploi.
"En réalité, ce rapport sur l'emploi américain a juste constitué un nouveau prétexte pour poursuivre la vive correction du marché entamée les jours précédents", après la hausse des cours enregistrée en mars, "à un moment où il n'y a pas grand chose dans les fondamentaux du marché pour soutenir les acheteurs", soulignait l'analyste Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
De fait, la salve des indicateurs américains décevants est venue renforcer les craintes sur la vigueur de la demande énergétique des États-Unis -- premier consommateur de brut de la planète, alors que le marché est hanté par la surabondance de l'or noir disponible dans le pays, dont témoigne un récent gonflement des stocks de brut.
Et plus globalement, "le contexte économique mondial reste assez sombre, ce qui pourrait provoquer un ralentissement supplémentaire de la demande en zone euro et en Asie", notait Myrto Sokou de Sucden Financial.
Le ministre algérien de l'Énergie Youcef Yousfi a toutefois estimé dimanche que le marché ne souffrait "d'aucun déséquilibre entre l'offre et la demande" car "le recul de la demande de brut par les grands pays industriels avait été contrebalancé par la hausse de la consommation des pays émergents, notamment la Chine, l'Inde et le Brésil".
"Maintenant que le grand mouvement de ventes massives (de la semaine dernière) est terminé, il faut s'attendre à voir les cours se stabiliser non loin du seuil des 100 dollars (à Londres)", qui n'a plus été atteint depuis près de neuf mois, prédisait M. Kryuchenkov de VTB Capital.
Les prix du pétrole étaient toutefois soutenus par l'accès de faiblesse du dollar face à un euro qui s'inscrit depuis vendredi au-dessus de 1,30 dollar pour la première fois en deux semaines. Cette dépréciation du billet vert contribuait à rendre plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs détenant d'autres devises.
jq
(AWP / 08.04.2013 18h45)