Le brut rebondit à New York après trois séances de baisse
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont rebondi lundi à New York après trois séances consécutives de baisse, profitant entre autres de l'impasse dans laquelle semblent se trouver les négociations sur le programme nucléaire iranien.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai a gagné 66 cents à 93,36 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a terminé à 104,66 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 54 cents par rapport à la clôture de vendredi.
En début de séance, les investisseurs "ont acheté pour profiter de la chute de la semaine dernière", quand les prix du brut américain, affectés par des indicateurs moroses dans la zone euro et aux Etats-Unis, ont reculé de 4,49 dollars en trois séances, a remarqué Michael Lynch, de Strategic Energy and Economic Research.
Le fort ralentissement des créations d'emplois aux Etats-Unis rapporté vendredi par les autorités américaines a notamment renforcé les craintes sur la vigueur de la demande énergétique des États-Unis, premier consommateur de brut de la planète.
Le marché a aussi été soutenu par l'annonce d'une progression meilleure que prévu de la production industrielle de l'Allemagne.
Les cours se sont bien affichés en baisse en cours de séance mais "faute de parvenir à casser des seuils vers le bas, sont repartis à la hausse sur un rebond technique", a noté David Bouckhout, TD Securities.
Ils ont également profité du regain de vigueur des marchés boursiers nord-américains qui, après avoir démarré dans le rouge, se sont peu à peu hissés en territoire positif, a ajouté l'analyste: "Cela a stimulé l'appétit des investisseurs pour les actifs risqués" comme les matières premières.
"L'absence de progrès dans les négociations entre le groupe des 5+1 et l'Iran" a aussi joué en faveur des prix du brut, selon M. Bouckhout.
Les pourparlers autour du programme nucléaire iranien controversé entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU --Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Chine-- plus l'Allemagne et l'Iran semblent en effet dans l'impasse.
Le dernier round de discussions, vendredi et samedi à Almaty, qui avait inspiré un optimisme prudent après une session encourageante en février au même endroit, s'est soldé par un échec, les deux parties refusant même d'annoncer la date et le lieu de la prochaine rencontre.
Cette impasse retarde d'autant la levée de l'embargo sur les exportations pétrolières du pays par les pays occidentaux.
Selon l'analyste indépendant Andy Lipow, les prix du brut se sont aussi appréciés dans le sillage des cours de l'essence, qui ont grimpé de près de 5 cents.
rp
(AWP / 09.04.2013 06h21)