Le brut baisse nettement, plombé par les minutes de la Fed
Vers 11H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 110,98 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,46 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 1,20 dollar à 91,72 dollars.
"Un dollar nettement renforcé et les spéculations sur une fin anticipée aux rachats d'actifs de la Fed mettent les prix du pétrole sous pression", commentaient les analystes de Commerzbank.
Le prix du brut s'est approché mercredi des 113 dollars à Londres et des 94 dollars à New York, au plus haut depuis respectivement mi octobre et mi septembre, après l'adoption par les parlementaires américains d'un texte permettant d'éviter le "mur budgétaire" et une cure d'austérité qui aurait menacé la reprise économique et la consommation énergétique des Etats-Unis.
Mais les investisseurs se sont rapidement éloignés du marché de l'or noir, engrangeant dans un premier temps quelques bénéfices puis cédant à un regain d'inquiétude lié au fait que les épineuses questions du relèvement du plafond légal de la dette et des nécessaires coupes budgétaires n'ont fait qu'être repoussés de deux mois.
La publication des minutes de la réunion de décembre du Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed) a fait s'accentuer le repli des cours.
En effet, les minutes ont laissé entrevoir une inquiétude des banquiers centraux quant à l'impact à long terme du programme de rachat d'actifs, impliquant que ce programme pourrait connaître une fin anticipée.
Le FOMC avait décidé en décembre de racheter sur les marchés des titres adossés à des créances immobilières et des obligations d'Etat américaines pendant une durée indéterminée, pour un montant total de 85 milliards de dollars par mois.
Les cours du pétrole avaient tiré profit de ces injections de liquidités dans le système financier américain car elles ont stimulé les achats d'or noir et affaibli le billet vert, ce qui rend plus intéressants ces achats, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Mais selon les minutes, certains responsables ont indiqué qu'il conviendrait probablement de ralentir les rachats ou d'y mettre un terme bien avant la fin de 2013, des propos qui donnaient un coup de pouce au dollar et ainsi plombaient les cours du brut.
Les investisseurs optaient aussi pour la prudence avant la publication du rapport officiel mensuel sur l'emploi et le chômage en décembre aux Etats-Unis, un indicateur majeur pour évaluer la vigueur de la reprise de la première économie mondiale.
Les investisseurs attendaient également avec prudence la diffusion des chiffres officiels des réserves de pétrole aux Etats-Unis, repoussée à vendredi en raison du jour férié observé mardi sur les marchés américains à l'occasion du Nouvel An.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le département américain de l'Energie (DoE) devrait faire état d'une baisse de 1 million de baril des stocks de brut la semaine dernière, mais d'une hausse de 1,9 million de barils des réserves d'essence et d'une progression de 1,3 million de barils des stocks de produits distillés (comme le gazole et le fioul de chauffage) particulièrement scrutés l'hiver.
rp
(AWP / 04.01.2013 12h45)