Le brut repart à la hausse, soutenu par des inquiétudes sur l'offre
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 114,79 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 29 cents par rapport à la clôture de mardi, après avoir atteint 115,59 dollars, son plus haut niveau depuis trois semaines.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 19 cents à 92,59 dollars, après avoir atteint 93,66 dollars, son plus haut niveau depuis près de trois semaines.
Après avoir passé l'essentiel de la séance européenne en légère baisse - les investisseurs engrangeant quelques bénéfices - les cours retrouvaient le chemin de la hausse du fait "d'inquiétudes grandissantes sur l'offre en provenance du Moyen-Orient", commentait Fawad Razaqzada, analyste chez GFT.
La veille déjà, les cours avait fortement progressé, "portés par des craintes de voir le conflit syrien s'étendre en Turquie", notaient les analystes de Commerzbank.
Depuis le bombardement mercredi dernier du village frontalier turc d'Akçakale, qui a causé la mort de cinq civils turcs, l'armée turque répond coup pour coup aux tirs syriens atteignant le territoire turc et dont l'armée régulière syrienne est tenue pour responsable.
Damas a par ailleurs rejeté mercredi la demande de cessez-le-feu unilatéral en Syrie formulée par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, exigeant en préalable un arrêt des violences du côté rebelle.
Les tensions géopolitiques dans la région, qui abrite certains des principaux producteurs d'or noir du monde, alimentent des inquiétudes sur l'offre de pétrole, dont le transport et la production risquent d'être affectés, et font ainsi grimper les prix.
Cependant, les inquiétudes des investisseurs étaient tempérées par les assurances de l'Arabie saoudite sur le fait qu'elle se tient prête à satisfaire la demande d'or noir.
De plus, la demande mondiale de pétrole devrait rester déprimée, alors que le Fonds monétaire international (FMI) a brossé mardi un sombre tableau de l'économie mondiale et exhorté l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis à agir d'urgence pour faire face aux "risques considérables" et lever les "incertitudes" qui pèsent encore sur la reprise.
Le FMI a de nouveau abaissé ses prévisions de croissance mondiale pour 2012 et 2013, notamment en raison de l'Europe qui demeure "la plus grande menace" pour l'économie du globe, comme celle de la Chine, malgré les efforts de Pékin pour stimuler l'activité dans la deuxième économie et premier consommateur d'énergie du monde.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a de son côté relevé légèrement mercredi ses prévisions de demande mondiale de brut pour 2012 et 2013, tout en se montrant par ailleurs pessimiste, notamment sur l'économie des grands pays consommateurs.
Toujours sur le plan de la demande, les investisseurs décortiqueront jeudi le rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves d'or noir des Etats-Unis.
Selon des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les stocks de brut devraient s'être étoffés de 1 million barils lors de la semaine achevée le 5 octobre. Les réserves d'essence devraient avoir reculé de 100'000 barils et ceux de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) de 400'000 barils.
rp
(AWP / 10.10.2012 18h31)