Le brut limite ses gains, après les chiffres en demi-teinte de stocks US
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, valait 93,21 dollars, en hausse de 19 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, gagnant 1,11 dollar à 80,47 dollars.
Après s'être affichés en recul en début d'échanges européens, les prix du baril se sont ressaisis après l'ouverture des marchés américains, dopés par un rebond des commandes de biens durables en mai aux Etats-Unis, susceptible d'enrayer quelque peu les inquiétudes concernant la vigueur de la reprise américaine.
Les cours étaient également aidés par la poursuite du mouvement de grève dans le secteur pétrolier en Norvège, entamé dimanche par quelque 700 employés sur deux champs de la mer du Nord.
Cette grève "entraîne une perte de production de 180.000 barils par jour, et cela contribue à soutenir les prix", estimait ainsi Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
Cela correspond à un peu plus de 10% de l'offre pétrolière du pays, huitième exportateur de brut de la planète.
Mais les investisseurs ont été refroidis par la publication du rapport hebdomadaire du Département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves d'or noir du premier pays consommateur de brut de la planète.
"Les chiffres publiés cette semaine étaient très mitigés", car si la demande pétrolière totale s'est établie à "un niveau encourageant", "le point faible reste la consommation d'essence sur la période de quatre semaines (achevée le 22 juin), qui s'est affichée en baisse de 5% par rapport à la même période l'an passé", commentait Torbjorn Kjus, analyste de DNB Markets.
Très surveillés à l'orée de la période estivale des grands déplacements en voiture, les stocks d'essence ont ainsi enregistré un bond inattendu de 2,1 millions de barils sur la semaine achevée le 22 juin, alors que les analystes s'attendaient à une hausse moindre, de 800.000 barils.
Quant aux réserves de brut, "elles n'ont enregistré qu'un très faible repli, en dépit d'une importante chute des importations" par les Etats-Unis, poursuivait M. Kjus. Ces stocks ont baissé de 100.000 barils, restant à un niveau proche du record en 22 ans atteint la semaine précédente.
En revanche, les stocks de produits distillés ont fortement reculé, de 2,3 millions de barils, alors que les analystes tablaient sur une hausse.
Par ailleurs, "le marché reste pessimiste sur l'issue de le sommet de crise" de l'Union européenne (UE) jeudi et vendredi, observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Alors que la France ainsi que l'Italie et la Commission européenne défendent l'idée de la création d'euro-obligations pour mutualiser une part des dettes des Etats de la zone euro, la chancelière allemande Angela Merkel a de nouveau catégoriquement rejeté cette option.
"Beaucoup d'opérateurs continuent de redouter une stagnation prolongée (de l'économie) en Europe" en raison de la crise de la dette, "susceptible de plomber la croissance économique mondiale et, au final, de tirer vers le bas la demande mondiale de pétrole", expliquait M. Kryuchenkov.
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(AWP / 27.06.2012 18h31)