Le brut recule, pénalisé par les stocks américains et un dollar renforcé
Vers 11H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 111,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 41 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février, dont c'est le dernier jours de cotation, perdait 66 cents à 99,73 dollars.
"Les échanges restent nerveux, les inquiétudes sur la demande refont surface et tirent les prix vers le bas, on a très peu d'opérateurs prêts à s'engager (à l'achat) sur les marchés pétroliers pour la fin de semaine", d'autant que "le contrat du WTI février expire ce vendredi", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Les investisseurs continuaient ainsi de digérer les chiffres très mitigés du rapport du Département américain de l'Energie (DoE) publié jeudi: ce dernier a fait état d'une hausse marquée des stocks d'essence (+3,7 millions de barils) aux Etats-Unis, lors de la semaine achevée le 13 janvier, à contre-courant des réserves de brut.
Dans son ensemble, le rapport "témoignait d'une demande toujours décevante" aux Etats-Unis, observait M. Kryuchenkov.
Les cours du pétrole étaient de surcroît affectés vendredi par un renchérissement du dollar face à l'euro, les cambistes prenant quelques bénéfices après plusieurs jours de rebond de la monnaie unique, et alors que les inquiétudes sur la zone euro - et en particulier la situation de la Grèce, menacée de défaut de paiement - restent vives.
Ce renforcement du billet vert rend moins attractifs les achats de matières premières, dont le pétrole, libellées en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Par ailleurs, les opérateurs s'interrogeaient quant à un possible désaccord au sein de l'Union européenne (UE) sur un embargo visant le brut iranien, alors que la Grèce a indiqué jeudi refuser en l'état une proposition fixant l'entrée en vigueur de cette mesure en juillet.
L'UE doit discuter lundi des modalités de cet embargo visant Téhéran, soupçonné de développer un programme nucléaire à objectif militaire.
La perspective d'un report de six mois d'un embargo complet de l'UE sur le pétrole iranien avait déjà apaisé quelque peu un plus tôt cette semaine les inquiétudes des opérateurs face à la crise iranienne.
"Et si de nouvelles négociations interviennent dans les prochains mois entre l'Iran et les Occidentaux, l'UE pourra se réserver la possibilité d'annuler finalement l'embargo", notait Olivier Jakob, analyste de la société suisse Petromatrix.
En revanche, "les marchés pétroliers ont peu réagi" à la décision mercredi du gouvernement de Barack Obama de rejeter le projet de construction de l'oléoduc géant Keystone XL entre le Canada et les Etats-Unis destiné à approvisionner ce dernier en brut issu des sables bitumineux canadiens, notait M. Kryuchenkov.
"Cette annonce a été perçue comme une décision politique avant les élections présidentielles (aux Etats-Unis à l'automne 2012), et l'opérateur responsable du projet pourra proposer des itinéraires alternatifs pour construire son oléoduc", expliquait-il.
sm
(AWP / 20.01.2012 12h51)