Le brut progresse toujours, le marché digère une baisse des stocks
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 111,18 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 52 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février gagnait 50 cents à 101,09 dollars.
"Quand les Bourses sont de bonne humeur, le pétrole n'est jamais très long à suivre" le mouvement, commentaient Tamas Varga, analyste chez PVM.
Le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué mercredi souhaiter disposer d'au moins 500 milliards de dollars supplémentaires pour faire face à la crise de la zone euro et ses retombées sur l'économie mondiale.
Un renforcement des capacités de prêt du FMI est de nature à rassurer les investisseurs - comme le montrait la bonne tenue des marchés d'actions, car il implique un flot de liquidité renforcé susceptible de soutenir également les achats de brut, notaient des analystes.
Dans ce contexte, les cours de l'or noir étaient portés par un accès de faiblesse du dollar, évoluant jeudi à son niveau le plus faible depuis deux semaines face à l'euro. La faiblesse du billet vert rend plus attractifs les achats de matières premières, comme le brut, libellées dans la devise américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
De plus, l'association professionnelle américaine API a fait état mercredi d'une baisse inattendue de près 4,81 millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 13 janvier.
Ces chiffres ont trouvé confirmation jeudi dans le rapport hebdomadaire officiel sur les réserves d'or noir du premier consommateur mondial, diffusées par le Département américain de l'Energie (DoE).
Contrairement aux attentes, les stocks de brut ont reculé de 3,4 millions de barils. Mais le rapport était globalement mitigé, notaient des analystes, alors que les réserves d'essence ont progressé plus que prévu, gonflant de 3,7 millions de barils tandis que les stocks de produits distillés (dont gazole et fioul de chauffage) se sont étoffés moins qu'anticipé, en hausse de 438,000 barils.
De plus, pour Torbjorn Kjus, analyste de DNB Bank, la baisse inattendue des stocks de brut reflète surtout un recul des importations et de l'activité des raffineries tandis que la demande reste en berne, comme le montrent les hausses des stocks d'essence et de produits distillés.
Cependant, la hausse des cours restait modérée, car "la prime liée aux risques géopolitiques est proche de basculer alors que l'Iran a indiqué son intention de s'asseoir à la table des négociations sur son programme nucléaire", notaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
L'Iran a affirmé jeudi n'avoir jamais dans son histoire tenté de fermer le détroit d'Ormuz, par lequel transite une quantité importante du pétrole transporté par voie maritime dans le monde.
Fin décembre, Téhéran avait menacé de fermer le détroit, par lequel transite environ 35% du transport maritime pétrolier mondial, face aux sanctions engagées par les pays occidentaux pour empêcher les exportations pétrolières de l'Iran, et pousser ce pays à renoncer à son programme nucléaire controversé.
fah
(AWP / 19.01.2012 18h31)