Le brut monte prudemment, le marché guette le dollar et la zone euro
Vers 11H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 113,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, montant de 83 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 90 cents à 96,64 dollars.
Les prix du pétrole étaient dominés par une forte volatilité, suivant les fluctuations du dollar et des Bourses européennes, dans un marché toujours agités par les inquiétudes sur la situation de l'Italie, en dépit de la perspective de la démission prochaine du Premier ministre Silvio Berlusconi.
"Les prix du pétrole avaient gagné du terrain mercredi après les chiffres encourageants sur les stocks pétroliers américains", qui ont notamment montré une très forte chute des réserves de produits raffinés, "mais la tragédie qui se poursuit en Europe a rapidement mis un terme à l'euphorie des opérateurs", remarquait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Les craintes de voir l'Italie contrainte à demander une aide extérieure pour éviter de sombrer dans la crise de la dette ne cessaient de se renforcer, alors que les taux des obligations italiennes à 10 ans évoluent autour de 7% un taux jugé ingérable pour les emprunts de la troisième économie de la zone euro.
"Une autre roue est en train de se décrocher du wagon de la zone euro... mais la différence est cette fois que les responsables européens eux-mêmes admettent ne pas avoir de plan de sauvetage pour sauver une économie de la taille de l'Italie, et cela pousse les marchés à battre en retraite", poursuivait M. Hufton.
Cependant, après avoir glissé en début d'échanges européens sous la barre de 1,35 dollar pour la première fois depuis un mois, l'euro tentait cependant de rebondir, et le regain de faiblesse du dollar face à la monnaie européenne, conjugué à un rebond des Bourses, offrait un peu de répit aux prix du baril.
Une dépréciation du dollar rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Le marché pétrolier continuait par ailleurs de bénéficier des tensions croissantes sur le dossier du nucléaire iranien, après la diffusion mardi d'un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) faisant état de "sérieuses inquiétudes" concernant les ambitions militaires du programme nucléaire de Téhéran.
Selon un responsable français interrogé par l'AFP, de nouvelles sanctions occidentales devraient concerner "le pétrole" et limiter encore les flux financiers iraniens.
L'Iran est le deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et contrôle le détroit d'Ormuz, passage maritime stratégique par lequel transite 40% du trafic maritime pétrolier mondial.
rp
(AWP / 10.11.2011 12h46)