Le brut se cherche une direction malgré une chute surprise des stocks US
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 110,71 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 44 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre grimpait quant à lui de 22 cents à 88,56 dollars.
Le WTI limitait nettement sa hausse, après avoir engrangé jusqu'à près de 1,20 dollar en cours de séance européenne - un bond momentané provoqué par des chiffres meilleurs qu'attendu du département américain de l'Energie (DoE).
Les stocks de brut aux Etats-Unis ont ainsi reculé de 4,7 millions de barils lors de la semaine achevée le 14 octobre, alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient plutôt sur une hausse de 1,1 million de barils.
Les réserves d'essence ont quant à eux reculé de 3,3 millions de barils, deux fois plus que prévu, et les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés à l'approche de la saison hivernale, ont chuté de 4,3 millions de barils, là aussi deux fois plus qu'attendu.
"Ces statistiques semblent mettre en lumière la solidité de la demande pétrolière américaine, ce qui est de nature à apaiser quelque peu les inquiétudes sur un ralentissement de la consommation énergétique mondiale", expliquait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
"La forte baisse des stocks de brut, en particulier, a totalement pris le marché par surprise et a fait bondir les prix du baril", avant que ceux-ci ne perdent à nouveau du terrain, soulignait-elle.
En effet, la baisse dévoilée ce mercredi peinait à rassurer durablement les opérateurs, car elle reflète surtout "le niveau très bas des importations de brut aux Etats-Unis" plus qu'une progression de la demande, tempérait Torbjorn Kjus, analyste de la banque DnB NOR.
Par ailleurs, la fébrilité restait forte sur un marché très volatil, toujours marqué par le scepticisme sur la gestion de la crise des dettes souveraines dans la zone euro.
"Il y a en toile de fond un regain d'espoir sur les perspectives de la zone euro", mais la prudence reste de mise "avant de voir sur quelles solutions s'accordera le sommet européen de ce week-end", commentait Peter Beutel, analyste de la société énergétique Cameron Hanover.
Selon le quotidien britannique The Guardian, Paris et Berlin se sont entendus pour porter la capacité du Fonds de secours de la zone euro (FESF) à 2000 milliards d'euros, contre 440 milliards actuellement - un plan qui pourrait être ratifié lors du sommet de l'Union européenne (UE) dimanche à Bruxelles.
Selon une source diplomatique européenne, il "y a des discussions pour augmenter la capacité d'intervention du FESF", sans nouvelle garantie des Etats, dont le "montant défini sera entre 1000 et 2000 milliards d'euros".
"Le marché reste sur ses gardes car il n'y a pas de solution facile à la crise. On ne cesse d'évoquer des mesures décisives avant des réunions internationales du week-end avant de se retrouver le lundi suivant sans grande avancée et de nouvelles inquiétudes" pour les opérateurs, avertissait M. Beutel.
rp
(AWP / 19.10.2011 18h34)