Le brut évolue en ordre dispersé, le marché scrute toujours l'Arabie
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en juillet s'établissait à 119,60 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 82 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 89 cents à 98,40 dollars.
"En l'absence d'évènement majeur (lundi), l'attention continue de se porter sur l'éventuelle augmentation de la production de l'Arabie saoudite", observait Filip Petersson, analyste de la banque suédoise SEB.
Mercredi à Vienne, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n'avaient pas réussi à aboutir à un consensus sur une éventuelle modification de leur production, laissant de facto leurs quotas inchangés.
L'Arabie saoudite, premier producteur de l'Opep, avait proposé lors de cette même réunion de relever les quotas du cartel, mais s'était heurtée à l'intransigeance de la moitié des Etats membres, menés par l'Iran et le Venezuela.
Les analystes s'attendent depuis à ce que Riyad décide unilatéralement d'augmenter sa production nationale afin de soulager le marché en permettant aux prix du baril de redescendre.
Par ailleurs, l'écart entre les prix du Brent et du "light sweet crude" a atteint un niveau record, à de plus de 20 dollars. Pour Filip Petersson, ce différentiel s'explique par des pressions opposées propres à chaque contrat.
Ainsi, les cours du baril new-yorkais plient sous le poids des niveaux toujours très élevés des stocks de brut entreposés au terminal de Cushing (Oklahoma, sud des Etats-Unis), qui servent à déterminer le prix du WTI, alors que la demande américaine reste terne, expliquait M. Petersson.
Les cours du Brent étaient en revanche soutenus par une augmentation saisonnière de la demande asiatique ainsi que par les conflits persistants en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, selon M. Petersson.
"De violents combats ont suivi de nouvelles offensives des fidèles de Mouammar Kadhafi", renforçant par là même les perturbations sur la production du pays, notait M. Petersson. Les tensions dans cette région affectent plus les cours du Brent, plus sensible à la variation de la production de cette zone géographique.
Sur le plan de la demande mondiale, les marchés scrutaient la publication mardi de statistiques sur la consommation et la production industrielle en Chine, le second consommateur de pétrole au monde après les Etats-Unis.
"Les marchés guettent avec attention le moindre signe d'un ralentissement de la croissance économique chinoise, qui entraînerait une diminution de la demande mondiale de pétrole", prévenait Myrto Sokou, analyste de la maison de courtage Sucden.