Chute des cours du pétrole: le patron de la 1ère banque russe craint une crise bancaire majeure
Il est déjà évident que la crise bancaire sera majeure à un tel cours, de 43-45 dollars le baril, s'il se maintient toute l'année, a dit cet ancien ministre de l'Economie, cité par l'agence publique Ria-Novosti.
Il a estimé à 3.000 milliards de roubles (38,4 milliards d'euros) les réserves que devraient alors constituer les banques russes pour se protéger. Combien de banques pourront supporter un tel montant' s'est-il interrogé.
La chute vertigineuse depuis l'été des cours du pétrole, qui représente avec le gaz la majorité des revenus budgétaires de la Russie, a fait couler le rouble, déjà fragilisé par la crise ukrainienne. Les autorités ont prévenu qu'un baril durablement sous les 60 dollars se traduirait par une lourde récession et un important déficit budgétaire pour le pays.
Considéré comme un membre influent du clan libéral de l'équipe économique de Vladimir Poutine, M. Gref s'est montré particulièrement alarmiste ces derniers mois. En octobre, il avait publiquement comparé l'état actuel de l'économie russe et celui de l'URSS en fin de vie, qui faisait face à la fois à des prix du pétrole très élevés et à d'importants problèmes structurels.
Il s'est de nouveau montré critique mercredi, affirmant que le gouvernement n'avait pas de cap de politique économique et réclamant un changement radical de politique économique.Le secteur bancaire russe est particulièrement fragile actuellement, coupé des marchés occidentaux par les sanctions liées à la crise ukrainienne et confronté à un coût du crédit qui a fortement augmenté en raison de la hausse du taux directeur décidée par la banque centrale pour défendre le rouble.
Après l'effondrement du rouble à la mi-décembre, le gouvernement a adopté en catastrophe un plan de recapitalisation du secteur de 1.000 milliards de roubles (12,8 milliards d'euros). Ses bénéficiaires doivent être connus dans les jours à venir.
Dès la fin décembre, l'Etat a renfloué les numéro deux et trois du secteur bancaire, VTB et Gazprombank, pour les protéger des sanctions et les aider notamment à financer les projets d'infrastructures.
gmo/tbm/mml