Le pétrole oscille faiblement autour de l'équilibre avant les stocks américains
Vers 11H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 46,49 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 10 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 14 cents à 45,75 dollars.
Les cours du pétrole restaient plombés par un excédent d'offre sur les marchés. Le baril de brut de la mer du Nord a atteint mardi son plus bas niveau en près de 6 ans, à 45,19 dollars le baril, s'échangeant même à un moment en dessous de la référence du brut américaine, le WTI.
Les derniers commentaires des pays de l'Opep martelant leur ferme résolution à ne pas intervenir sur les prix du pétrole en réduisant leur production ont fortement pesé sur les cours du Brent, même si la référence européenne du brut a réussi à se maintenir au dessus des 45 dollars le baril.
Mais l'élan négatif (qui s'est emparé du marché) n'est pas encore tout à fait fini, notait Olivier Jakob, analyste chez Pétromatrix. A très court terme, les prix de l'or noir devraient continuer à se trouver sous pression, notamment avec l'annonce des stocks de pétrole américains qui pourraient augmenter.
Selon les analystes interrogés par l'agence Bloomberg, les stocks de brut auraient augmenté de 1,3 million de barils, tandis que les réserves d'essence et les stocks de produit distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) auraient respectivement augmenté de 1,3 million et 2,3 millions de barils.
Une hausse des stocks de brut américains est de nature à peser sur les prix du pétrole dans un marché déjà plombé par la surabondance d'offre.
Les dernières estimations de l'agence américaine d'information sur l'Energie (EIA), qui émane du département de l'Énergie américain (DoE), ont d'ailleurs montré mardi que la production américaine devrait rester à des niveaux quasi record en 2015 et 2016.
L'agence a maintenu sa prévision d'une production américaine à 9,3 millions de barils par jour (mbj) en 2015, et a prévu une hausse de l'offre l'année suivante, à 9,5 mbj. Mais plusieurs analystes notaient que l'agence s'attendait également à une baisse de la production après le deuxième semestre 2015.
De plus, l'agence américaine table sur une petite augmentation de 200.000 barils par jour en 2016 car elle s'attend à une hausse des prix du pétrole, mais il est important de noter que cette estimation est basée sur un prix du pétrole à 71 dollars le baril, soulignait M. Jakob.
Nous sommes sceptiques à propos de la production américaine l'année prochaine car nous ne nous attendons pas à ce que l'offre réponde aussi rapidement à une hausse des prix, notaient les analystes de Commerzbank.
La dégringolade des cours commence à affecter les producteurs de pétrole cher à extraire, comme le pétrole de schiste américain ou de pétrole issu des sables bitumineux au Canada.
Le producteur canadien d'hydrocarbures Suncor a d'ailleurs annoncé mardi la suppression de 1.000 emplois afin de réduire ses coûts d'exploitation de 600 à 800 millions de dollars sur deux ans pour compenser le plongeon des cours du pétrole.
Spécialisé dans l'exploitation des sables bitumineux dans l'ouest canadien, Suncor a prévu de réduire d'un milliard de dollars ses investissements futurs.
Cette annonce fait suite à la décision prise à la fin de la semaine dernière par Shell de licencier environ 10% de ses 3.000 travailleurs affectés à deux gisements de sables bitumineux, en Alberta (ouest).