AIE: prévision de demande mondiale 2011 revue à la baisse
Depuis sa première prévision pour cette année publiée l'été dernier, l'AIE, qui représente les intérêts des pays industrialisés, n'avait eu de cesse de revoir ses estimations à la hausse.
Mais dans son rapport mensuel publié jeudi, elle estime que la demande est victime d'"un ralentissement marqué" en raison "de la persistance des prix élevés et de prévisions de croissance plus faibles pour les pays avancés publiées par le FMI".
La consommation devrait ainsi passer de 87,9 millions de barils par jour (mbj) en 2010 (+3,3% par rapport à l'année précédente) à 89,2 mbj cette année (+1,5%).
Les premières données pour le mois de mars font apparaître une stagnation de la demande par rapport au même mois de l'année précédente, pour la première fois depuis l'été 2009, relève l'agence, tout en soulignant que les catastrophes au Japon ont joué un rôle dans cette évolution.
La demande devrait être moindre que prévu auparavant dans les pays riches membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dont l'AIE est le bras énergétique. Cette révision s'explique notamment par la demande nord-américaine, qui commence à être affectée par la flambée des cours du brut.
En revanche, les prévisions de demande des Etats non membres de l'OCDE restent inchangées, les gouvernements des pays émergents comme la Russie, le Brésil ou la Chine ayant plus de mal à répercuter les hausses des prix sur les consommateurs.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait de son côté maintenu inchangée mercredi sa prévision de demande de brut pour 2011, jugeant que les tensions à la hausse et à la baisse sur le marché s'équilibraient.
De son côté, la production mondiale d'or noir a diminué de 50.000 barils par jour en avril. C'est l'offre émanant des membres de l'Opep qui poursuit sa tendance à la baisse, à 28,75 mbj en avril, soit 235.000 de moins qu'en mars et 1,3 mbj en dessous du niveau de janvier, relève l'AIE, dont le siège est à Paris.
La production libyenne est en effet à l'arrêt en raison "d'une aggravation de la guerre civile" et devrait "rester à l'écart du marché pour le reste de 2011", tandis que l'offre du Yémen "est également réduite de manière significative par la crise politique", estime l'agence.