Le pétrole monte, dans un marché digérant la décision de la Fed
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 107,97 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 12 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance progressait de 50 cents, à 97,86 dollars.Les prix du pétrole étaient soutenus par le temps froid aux États-Unis et en Europe qui soutient la demande de fioul de chauffage, tandis que la réduction supplémentaire des mesures d'aide monétaire (de la Fed) limitait leur hausse, expliquait Lucy Sidebotham, analyste d'Inenco.
Mercredi, le département américain à l'Énergie (DoE) a fait savoir que les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) avaient reculé de 4,6 millions de barils la semaine dernière, soit près du double des prévisions des analystes.
La demande pour les produits distillés a été principalement alimentée par la consommation de fioul de chauffage sur la côte Est, frappée par un temps exceptionnellement froid, avait alors expliqué Abhishek Deshpande, analyste de Natixis.Par contre, la décision de la Réserve fédérale américaine de continuer la réduction graduelle de ses mesures de liquidités (de 10 milliards de dollars, à 65 milliards de dollars en février) était de nature à limiter la hausse des cours du brut.
La réduction du stimulus, qui était largement attendue, a dopé le dollar, ce qui pèse sur les matières premières libellés en dollars comme le pétrole, expliquait Mme Sidebotham.
Le programme de la Fed ayant tendance à affaiblir la valeur du dollar, toute réduction de ces rachats d'actifs renforce l'attractivité de la monnaie américaine. Or l'appréciation du billet vert rend plus onéreux les achats de pétrole pour les investisseurs munis d'autres devises.
Enfin, les cours du brut continuaient d'être soutenus par les troubles dans le secteur pétrolier libyen, la tentative d'assassinat du vice-Premier ministre libyen mercredi montrant que le pays est toujours en conflit et n'est pas près de regagner le contrôle de son industrie pétrolière, signalait Mme Sidebotham.
Le ministre libyen de l'Intérieur par intérim, Seddik Abdelkarim, qui est également vice-Premier ministre, a en effet échappé mercredi à une tentative d'assassinat par balles à Tripoli.
Le secteur pétrolier libyen est perturbé depuis des mois par des protestataires qui réclament l'autonomie de l'Est de la Libye et le partage des revenus pétroliers entre Tripoli et cette région.