Le brut en petite hausse, l'écart entre Brent et WTI dépasse 12 dollars
Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s'échangeait à 98,04 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 65 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grimpait de 28 cents dollar à 85,92 dollars, après être tombé un peu plus tôt jusqu'à 85,11 dollars, son niveau le plus faible depuis le 1er décembre.
Les cours du baril hésitaient sur un marché nerveux, où les opérateurs continuent de redouter un resserrement de la politique monétaire en Chine, deuxième consommateur de brut de la planète, avant le Nouvel an lunaire début février, et dans l'attente des chiffres du PIB américain publiés vendredi.
"Cet indicateur donnera aux cours du pétrole leur direction pour la fin de la journée", observait Filip Petersson, de la banque SEB.
"Une très bonne surprise pourrait propulser le Brent au-dessus de 100 dollars, même si le potentiel de progression à ce niveau est limité. Des mauvais chiffres pourraient miner encore un peu plus les cours, déjà affaiblis par des températures plus douces et des craintes que la demande chinoise faiblisse" en cas de resserrement monétaire, expliquait-il.
De son côté, le WTI new-yorkais peinait à rebondir, stagnant à des niveaux plus vus depuis début décembre, et creusant l'écart avec le Brent échangé à Londres. La différence entre les deux contrats de référence a atteint un écart historique vendredi, à plus de 12 dollars.
"Comme le dirait Shakespeare: même si c'est une folie, elle ne manque pas de logique. La raison de la faiblesse du WTI est bien connue, il s'agit du haut niveau des stocks du terminal de Cushing, qui ne montrent aucun signe de fléchissement", relevait Tamas Varga, analyste de PVM Oil Associates.
Situé dans l'Oklahoma (sud des Etats-Unis), Cushing est le principal centre de stockage du pays, où est conservé le brut pompé dans l'ouest du Texas (WTI) qui sert de référence sur le marché new-yorkais. Ses stocks, proches de la saturation, ont encore gonflé de 900.000 barils la semaine dernière, à 37,7 millions de barils, non loin de leur pic historique de 2010.
Des indicateurs économiques médiocres publiés jeudi aux Etats-Unis (dont un bond des nouvelles demandes d'allocation chômage) ont également contribué à affaiblir la place new-yorkaise.
Par ailleurs, "nous nous rapprochons pas à pas du moment où nous verrons l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) accroître sa production, si ce n'est déjà fait", ajoutait Mme Varga.
La production exportée par les pays des l'Opep aurait ainsi progressé de 330.000 barils sur les quatre dernières semaines, a estimé jeudi dans un rapport le cabinet Oil Movements, un "pisteur de navires pétroliers" qui fonde ses calculs sur le niveau d'activité dans les ports.
Le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi avait déclaré lundi que l'Opep pourrait augmenter sa production cette année, "afin de faire face à une demande mondiale en hausse".
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(AWP/28 janvier 2011 12h51)