Recul des cours, le marché scrute la réunion de l'Opep
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en juillet s'établissait à 116,31 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 47 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude"(WTI) pour la même échéance perdait 69 cents à 98,40 dollars.
"L'attention se porte aujourd'hui sur la réunion de l'Opep où certains de ses membres, comme l'Arabie Saoudite, vont probablement faire pression pour augmenter les quotas alors que d'autres s'y opposeront comme l'Iran", notait Filip Petersson, analyste de la banque suédoise SEB.
L'Opep était réunie à Vienne alors que l'enlisement de la crise libyenne, la récente envolée des cours du brut, et les appels à une hausse de la production ont apporté une dose d'incertitude sur les conclusions de la réunion du cartel.
Au cours des dernières semaines, l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) a demandé à plusieurs reprises aux pays de l'Opep d'augmenter leur production afin d'aider la reprise économique mondiale et de contrer la récente montée des cours sur fond de tensions géopolitiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Les pays du Golfe membres de l'Opep s'inquiètent de leur côté de l'effritement de la demande mondiale de pétrole et pourrait militer en faveur d'une augmentation des quotas lors des échanges.
Cependant, M. Petersson explique que si une hausse des quotas, estimée à 1,5 million de barils par jour par certains analystes, était annoncée, "elle ne ferait qu'ajuster" le niveau des quotas avec la production réelle des membres de l'Opep.
En avril, le niveau de la production effective des membres de l'Opep excédait de 1,3 million de barils par jour (mbj) celui des quotas officiels.
Du côté de la consommation, l'agence américaine de l'énergie (EIA) a relevé ses prévisions sur la demande mondiale de 300.000 barils par jour et s'attend désormais à ce qu'elle monte cette année jusqu'à 1,7 million de barils par jour, "principalement à cause de prévisions relevées de consommation d'électricité en Chine, au Japon et au Moyen-Orient".
Néanmoins le marché continue de "s'inquiéter d'une destruction de la demande" en raison d'indicateurs économiques largement défavorables, notamment sur le marché du travail, tempérait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.
Les marchés s'apprêtaient aussi à décortiquer mercredi des chiffres des réserves de pétrole aux Etats-Unis publiées par le Département américain de l'Energie (DoE), qui devrait faire état, selon des analystes interrogés par Dow Jones Newswires, d'une baisse de 400.000 barils, lors de la semaine achevée le 3 juin.
Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) devraient avoir également reculé de 200.000 barils.
Les réserves d'essence devraient pour leur part avoir progressé de 600.000 barils, un signe inquiétant sur la demande alors que les Américains abordent la période des grands déplacements estivaux censée s'accompagner d'une hausse de la consommation d'essence.