Le pétrole tente de se stabiliser au lendemain d'une nouvelle envolée
Vers 11H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 33,71 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 18 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI WTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l'énergie.) pour la même échéance lâchait 3 cents à 33,19 dollars.
Le Brent et le WTI, après avoir touché de nouveaux plus bas depuis 2003, ont amorcé en fin de semaine dernière un net rebond, qui les a conduits jeudi à atteindre leurs plus hauts niveaux en trois semaines, sur fond de possible entente entre Moscou et l'OPEP concernant une limitation de la production d'or noir, même si un tel accord semblait hautement improbable à la plupart des analystes.
"La surprenante possibilité que les principaux producteurs de pétrole puissent finalement s'entendre pour réduire l'offre a entraîné une envolée des prix", notaient les analystes de Commerzbank.
La Russie a annoncé jeudi, par la voix de son ministre de l'Énergie, Alexandre Novak, être prête à discuter avec l'OPEP de possibles baisses de production, évoquant explicitement le chiffre de 5%.
M. Novak a précisé que les pays du cartel tablaient sur une réunion en février avec les pays extérieurs, auxquels appartient la Russie, mais les observateurs du marché restaient très prudents, d'autant qu'une source au sein de l'OPEP a aussitôt démenti la tenue d'une telle réunion.Si une réduction de production était effectivement décidée par les deux pays, "la Russie et l'Arabie saoudite combinées produiraient alors déjà 1 million de barils par jour en moins. Si elles devaient être rejointes par d'autres producteurs, l'excès d'offre pourrait être entièrement éradiqué du marché", soulignaient les analystes de Commerzbank.
Mais selon eux toutefois, même si une étape aussi audacieuse devait être franchie, il restait peu probable que les mots soient suivis d'effets car les incitations à violer un tel accord seraient considérables, jugeaient-ils.
"Le fait que la marché a réagi aussi vivement en un si court laps de temps, malgré le haut niveau d'incertitude entourant la question de savoir si l'offre sera finalement réduite, est sans aucun doute dû en partie au fait que les prix ont souffert auparavant de chutes extrêmement prononcées", poursuivaient les experts de Commerbzank, insistant sur la volatilité très élevée du marché.
Aussi, estimaient-ils, si les espoirs du marché étaient douchés et si tout cela se révélait n'avoir été qu'un jeu, il ne fait pas de doute que les prix déclineraient à nouveau fortement.
De même, Lukman Otunuga, analyste chez FXTM, notait que les violentes appréciations des prix du pétrole allaient à l'encontre des fondamentaux de l'offre et de la demande du marché, qui pointent vers un excès d'offre implacable et un affaiblissement potentiel de la demande, ce qui donne de sérieuses raisons aux investisseurs pariant sur la baisse des cours pour faire à nouveau plonger les prix à court terme.
(c) AFP