Nette hausse du pétrole, relancée par une chute des stocks aux USA
A Londres, le prix du baril de Brent pour livraison en février a lui aussi monté, gagnant 1,25 dollar à 37,36 dollars, mais a terminé comme la veille sous le niveau du WTI.
"Après une longue période de baisse, le rapport d'aujourd'hui sur les stocks (américains) a encouragé les investisseurs à revenir sur le marché", a résumé Mike Lynch, de Strategic Energy & Economic Research.
Dans ses chiffres hebdomadaires sur l'état de l'offre américaine, le département de l'Energie des Etats-Unis a annoncé mercredi que les stocks de brut avaient reculé de 5,9 millions de barils, alors que les experts interrogés par l'agence Bloomberg avaient tablé sur une hausse.
Même si cette chute est de nature à rassurer des investisseurs obnubilés par la surabondance de pétrole à travers le monde, certains observateurs jugeaient limitée sa signification, d'autant que la production américaine a elle légèrement augmenté.
"La baisse inattendue des stocks de brut est largement due à un recul d'un million de barils par jour (mbj) des importations", a remarqué Tim Evans, de Citi.
"Cela semble largement obéir aux habituelles opérations de fin d'années sur les stocks, comme les raffineries du golfe du Mexique réduisent leurs réserves pour réduire des impôts proportionnels", a-t-il précisé.
- Echanges réduits
Quoi qu'il en soit, ces chiffres, qui concernent avant tout le pétrole coté à New York, ont un peu plus profité au WTI qu'au Brent, dont les cours ont pour la deuxième séance de suite terminé sous le niveau de leur homologue américain.
Comme second grand facteur de cette inversion, les observateurs disent aussi s'attendre à un net déclin de la production américaine par rapport au reste du monde, notamment face à la stratégie de défense de ses parts de marchés par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
A ce titre, même si les chiffres hebdomadaires du DoE ne montrent pour le moment pas de franc recul de la production, les analystes attendent beaucoup de la baisse persistante du nombre de puits en activité aux Etats-Unis, qui ont encore baissé de trois unités cette semaine, selon un décompte du groupe privé Baker Hughes.
Cette inversion entre le Brent et le WTI pourrait provoquer une dynamique très intéressante dans laquelle (...) les Etats-Unis vont augmenter leurs importations, a avancé M. Lipow. En même temps, des producteurs de la région du Texas pourraient accélérer leurs exportations.
Néanmoins, les fluctuations actuelles du marché ont une signification limitée par l'absence de nombreux investisseurs, à l'approche des fêtes, durant laquelle elles peuvent être particulièrement erratiques.
Les volumes d'échanges sur le pétrole brut demeurent très faibles et devraient le rester jeudi, séance que le marché terminera avec une heure d'avance avant de rester fermé le lendemain pour Noël, a conclu Olivier Jakob, de Petromatrix.
(c) AFP