Le pétrole monte aidé par des premiers signes d'une baisse de l'offre
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 56,02 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,27 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 1,18 dollar à 50,77 dollars.
Après avoir chuté pendant plus de sept mois, les prix du pétrole brut semblent avoir atteint le fond puis rebondi, soulignait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets.
Vers 11H10 GMT, le Brent et le WTI ont atteint de nouveaux plus hauts depuis le début du mois de janvier, à respectivement 57,23 dollars et 51,55 dollars le baril.
Les cours du pétrole ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis la mi-juin mais semblent en effet avoir amorcé un rebond depuis vendredi, après l'annonce de la baisse du nombre de plateformes pétrolières en activités aux États-Unis.Un nombre croissant de producteurs de pétrole de schiste américain (plus cher à extraire) ont jeté l'éponge face à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui reste inflexible (en conservant son plafond de production inchangé, NDLR), ajoutait M. Lawler.
Le groupe para-pétrolier Baker Hughes avait en effet annoncé une baisse de 94 plates-formes pétrolières aux États-Unis pour la semaine achevée vendredi dernier, selon plusieurs analystes.
Les prix jouent leur rôle en encourageant la demande et en décourageant l'offre, notaient les analystes du courtier PVM. Même s'il n'y a pas encore de réelles preuves d'une réduction mondiale de la production, les coupes dans les dépenses d'investissements affecteront l'offre dans le futur, soulignait-on chez PVM.
Le géant pétrolier britannique BP a d'ailleurs annoncé mardi une réduction de 4 à 6 milliards de dollars de ses investissements en 2015, à cause de la chute des cours. Le groupe prévoit également de réduire ses dépenses d'exploration et de repousser certains projets plus mineurs.
BP emboîtait ainsi le pas aux géants pétroliers Shell, Exxon et Total, qui ont aussi annoncé, la semaine dernière, des réductions de leurs dépenses d'investissements.
Les cours du pétrole ont bénéficié d'une combinaison d'un affaiblissement de l'offre et d'une demande en hausse. Mais un excédent d'offre ne disparaît pas en une nuit et la question de savoir si ce rebond sera durable reste en suspend, prévenait Chris Beauchamp, analyste chez IG.
Les opérateurs de marché restaient en effet prudents, car l'offre mondiale demeure pour le moment surabondante et devrait continuer à peser sur les cours même si les prix bas encouragent la demande.
Pour Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, la hausse des prix du pétrole correspond surtout à un mouvement technique lié à des spéculations.
Ce rebond serait donc alimenté par le retour des investisseurs, cherchant à effectuer quelques achats à bon compte pour pouvoir bénéficier d'un éventuel regain prolongé de l'or noir.
Mais les fondamentaux du marché et la position officielle de l'Arabie Saoudite (chef de file de l'Opep, NDLR) sont inchangés, il n'y a donc aucune raison d'assister à court terme à une forte hausse des cours, renchérissait M. Dembik rappelant que Saxo Banque estime le prix moyen du baril à 60 dollars pour 2015.
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