Le pétrole reste sous pression après les stocks américains
Vers 17H15 GMT (18H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 46,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 53 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 3 cents à 45,85 dollars.
Les réserves de brut ont gonflé de 5,4 millions de barils lors de la semaine achevée le 9 janvier, selon des chiffres publiés mercredi par le département américain de l'Énergie (DoE), alors que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg misaient sur une hausse de 1,3 million de barils seulement.
Il s'agit du plus haut niveau atteint par ces réserves aux États-Unis depuis au moins 80 ans pour cette époque de l'année, a précisé le ministère.
Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont progressé de 2,9 millions de barils, soit un peu plus que l'augmentation de 2,3 millions attendue par les analystes.De leur côté, les stocks d'essence ont avancé de 3,2 millions de barils contre une augmentation prévue de 1,3 million de barils.
Ce rapport n'a aucun caractère haussier mais le cours du WTI a néanmoins réussi à progresser après sa publication, soulignait à l'AFP Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
En effet, une hausse des stocks de brut américain est de nature à peser sur les prix du pétrole dans un marché déjà plombé par la surabondance d'offre.
Les stocks de brut et d'essence sont élevés et la demande venant des raffineries a chuté, ce qui pourrait signaler le début d'un ralentissement (de la demande) lié à la période de maintenance des raffineries, notait M. Hansen.
Les marchés ont peu réagi face à ces nouvelles baissières probablement déjà intégrées par les opérateurs de marchés, alors que la veille les cours avaient atteint leurs plus bas niveaux en près de six ans, à 45,19 dollars le baril pour le Brent et à 44,20 dollars le baril pour le WTI.
Nous pourrions avoir à faire aux premiers signes d'un essoufflement du tourbillon de la vente, mais pour que cela soit réellement confirmé nous avons également besoin de voir le Brent progresser, et jusqu'à maintenant ce n'est pas encore le cas, constatait M. Hansen.
La différence entre le prix du WTI, la référence du brut américaine, et le Brent, la référence du brut européenne, s'amenuise en effet, alors que le Brent s'échange généralement au dessus du WTI.
Le manque de réaction des marchés pourrait être également dû à la forte demande de produits pétroliers de la part des États-Unis qui a augmenté, d'une année sur l'autre, de 10,6% pour l'essence et de 6% pour les produits distillés, selon Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis.
Les États-Unis continuent d'être le moteur de la reprise économique mondiale et la forte demande a mis un frein à la chute du WTI pour le moment. Mais si les stocks continuent d'augmenter, les prix du WTI et du Brent vont tous deux être de nouveau sous pression, expliquait-il à l'AFP.